Garçon stupide

Affiche Garçon stupide
Réalisé par Lionel Baier
Pays de production Suisse
Année 2004
Durée
Genre Drame
Distributeur Pierre Grise Distribution
Acteurs Jean-Stéphane Bron, Ursula Meier, Pierre Chatagny, Natacha Koutchoumov, Rui Pedro Alves
Age légal 18 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 477
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Déception. Lionel Baier avait fait un beau travail de documentariste avec LA PARADE. On avait aimé son CELUI AU PASTEUR. GARÇON STUPIDE pouvait être de cette veine-là, soignée, intéressante. Il n'en est rien. Ce moment de la vie de Loïc (Pierre Chatagny) se dilue dans la complaisance et manque de caractère. Les intentions étaient bonnes, pourtant. Celles d'une histoire qui s'appuie sur une réalité d'aujourd'hui, la drague sur Internet et le sentiment de vide qu'elle procure.

Le jour, Loïc travaille à la chaîne dans une fabrique de chocolat. La nuit, autre travail à la chaîne, il fouille les messageries roses à la rubrique ""homosexuels"". Il prend ses rendez-vous dans des lieux sordides et consomme rapidement, sans écouter ses partenaires. Une nuit pourtant, un homme lui pose toutes sortes de questions sur sa vie, ses goûts, ses rêves. Il lui parle de relation qui ne conduirait pas forcément au sexe. Il lui parle d'amour. Pour Loïc, ce langage est anachronique. Pourtant, il l'entend résonner quand il parle avec Marie, à qui il dit tout. Peu à peu, il se met à s'interroger sur son existence.

L'idée tient la route. Elle est même bienvenue dans une société qui fait de la consommation une déesse, de l'inculture une ostentation. Que Loïc perde pied, petit à petit, qu'il remette en question son assurance et ses principes, voilà qui pourrait inspirer d'autres antihéros coincés dans le même genre d'impasse. Pourquoi dès lors ne pas louer l'occasion de réfléchir qu'offre Lionel Baier? C'est qu'autour de l'idée maîtresse, le scénario est confus. Que le réalisateur additionne les images pornographiques assommantes et inutiles. Qu'il emballe l'ensemble dans une musique bavarde. Que ses comédiens articulent mal. Qu'il ne sait pas suggérer et de ce fait, ne peut atteindre le fond de misère dans lequel se noie Loïc.

Colette disait qu'un bon écrivain écrit avec les ciseaux. Le constat vaut pour tous les créateurs."

Geneviève Praplan