Dias de Santiago

Regard d'Or au Festival international de films de Fribourg, Prix E-Changer du Jury des jeunes, Prix du Jury œcuménique et Prix du Jury FIPRESCI.

Santiago Roman, jeune soldat de 23 ans, est de retour à Lima après des années passées à l'armée. Il a combattu contre l'Equateur, ainsi que contre le terrorisme ou le trafic de drogue dans son propre pays. Il incarne une génération sacrifiée qui a payé le prix des décisions du gouvernement péruvien. Hanté par ses souvenirs de guerre, Santiago doit désormais faire face à un nouveau combat: celui qui consiste à s'adapter à la vie civile - il n'a aucune formation professionnelle -, dans une capitale (Lima) à la fois hostile et indifférente, et dans une famille qu'il retrouve en pleine déliquescence.

Alternant séquences en noir et blanc et images en couleur de façon à renforcer encore plus le réalisme du film et son atmosphère de rupture et de désespoir, le réalisateur dresse le portrait sans fard d'un jeune homme sans métier, privé de tout repère. L'entraînement qu'il a suivi à l'armée et qui l'a façonné a fait de lui un être aujourd'hui incapable de se réintégrer dans la société. Santiago est pourtant un personnage attachant, prêt à travailler, plein de bonnes dispositions à l'égard d'autrui, avec des qualités de cœur et de droiture, toujours prompt à se dresser contre l'injustice, la violence, la délinquance. Mais il s'épuise et se décourage. Livré à ses impulsions, il accumule aussi les maladresses. Nostalgique d'une jeunesse perdue, incapable de gérer sa vie sentimentale, il ne voit pas comment s'en sortir. En filmant l'amertume, la frustration et la tragédie de cet être en plein désarroi, Josué Méndez tente - paradoxalement - de rendre un vibrant hommage à la vie.