Critique
Futur beau-fils du patron d’une société d’édition d’encyclopédies, un jeune homme se retrouve au sein d’une équipe de vendeurs au porte-à-porte qui écrèment le nord de la France où ils tentent de fourguer leur marchandise. L’équipe est coachée par un chef de secteur à la fois tyrannique, émouvant et drôle qui est un peu l’homme-orchestre de l’affaire.
Le succès et la réussite de cette comédie grinçante et pétillante tiennent avant tout à la verve du dialogue et à la performance des acteurs. Chaque réplique porte, chaque scène a la force et la drôlerie de l’authentique, chaque personnage correspond à un type de vendeur plus vrai que nature. Le film ne se raconte pas, il n’y a pas d’histoire, il y a des histoires. Dans un univers cynique qui frise parfois la méchanceté naviguent des personnages pathétiques, confrontés à la solitude et à la dure réalité d’un monde du travail en voie de disparition. Mais au-delà de cette peinture sombre, c’est quand même l’humour qui l’emporte et qui nous permet de prendre un plaisir roboratif à ce film épatant.
Georges Blanc
