Critique
"On l'a dit et répété, le désavantage d'un film par rapport à un roman, c'est que le premier vous impose des visages et des décors, tandis que le second vous laisse tout loisir de vous faire votre propre cinéma. C'est notamment le cas avec LES RIVIERES POURPRES 2, d'autant plus que cette resucée ne découle pas d'un livre de Jean-Christophe Grangé, auteur de thrillers assez palpitants, mais d'un scénario signé Luc Besson. Avec ça, on a tout dit...
Dans un monastère, un religieux s'installe dans la cellule n. 13 (il dit au prieur ne pas être superstitieux...) et, clouant un crucifix, voit du sang s'écouler de la paroi. Niemans (Jean Reno), policier spécialisé dans les dossiers insolites, met au jour un cadavre emmuré de frais. Un de ses disciples, Reda (Benoît Magimel), découvre un ""Jésus"" à demi-mort au pied d'une église. Il s'avère que les deux affaires, émaillées de mises à mort, sont liées. Il faudra recourir à Marie (!), historienne des religions (Camille Natta), pour parvenir à dénouer l'écheveau mystérieux. L'enquête passe par la ligne Maginot et des friches industrielles, ponctuée par des moines insaisissables, bondissants et dotés d'une force surhumaine.
Musique assourdissante, grandiloquence, éclairage crépusculaire, le film de Dahan (LA VIE PROMISE, LE PETIT POUCET) se perd dans les accessoires et un ésotérisme de pacotille. Jean Reno tire son épingle du jeu, et Christopher Lee apporte son savoir-faire accumulé au fil des DRACULA et autres films fantastiques."
Daniel Grivel