Critique
Tout réussit à Sergio, architecte de talent, entouré d'une femme qui l'aime, d'amis qui lui sont attachés, d'une jeune et jolie maîtresse et de collaborateurs compétents. Un accident de voiture vient chambouler cet équilibre. Aussitôt Sergio déprime et s'enfonce dans un tourbillon opaque.
Le film du réalisateur-acteur ressemble à l'errance bourgeoise du quinqua Sergio: il tourne en rond en touchant un peu à tout. Plusieurs tentatives de donner sens à ce spleen avortent: discours sur l'argent, réflexion sur les ravages de la culpabilité, introspections psychologiques ou incursions spirituelles. A peine esquissées, chacune des pistes est lâchement abandonnée. Toutes les relations tournent court au moment même où elles pourraient livrer leur fruit. Au final, une succession d'états d'âme fort peu convaincante.
Deux éléments corrigent pourtant la pâleur du tableau: la qualité féerique des arrière-plans, qui à eux seuls tissent un passionnant récit parallèle à l'esthétique hautement maîtrisée. C'est sans doute par là que s'introduit le deuxième élément qui colore tant de choses nous venant d'Italie: un charme indéniable.
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