Miracle de Berne (Le)

"En 1954, les premiers prisonniers de guerre rentrent de Russie. En même temps, l'Allemagne prépare avec fébrilité sa participation à la Coupe du monde de football qui va se dérouler à Berne. Les deux événements mêlent leurs espoirs et leurs déconvenues dans ce film sympathique, mais sans grande ambition, de Sönke Wortmann. Le réalisateur revient de Hollywood où il a signé DER HIMMEL VON HOLLYWOOD en 2002. Est-ce cette incursion dans le paradis du cinéma commercial qui fait que l'auteur passe à côté de son sujet? C'est à son influence en tout cas que l'on doit le soutien musical emphatique que l'on reconnaît bien.

Matthias (Louis Kalmroth) est passionné de football. Il en joue avec ses copains, mais surtout, accompagne un joueur fétiche de l'équipe allemande, en qui il trouve un substitut de père. La famille survit grâce au bar que la mère tient avec l'aide de ses deux aînés. Un jour, une lettre arrive. Ce père (Peter Lohmeyer) que Matthias n'a pas connu, rentre au foyer. Mais annihilé par ses années de captivité, perdu, déphasé, l'homme ne reprend pas pied. Sa rudesse, ses maladresses l'éloignent de plus en plus de sa famille. Tandis que le grand jour de la Coupe du monde approche.

Beaucoup se souviendront du ""Miracle de Berne"", comme on a appelé la victoire allemande à la Coupe du monde de 1954, succès qui a redonné son goût de vivre au pays. D'autres reconnaîtront l'atmosphère grise de ces années-là, que le réalisateur peint avec précision. Ce sont les éléments intéressants du film. Le sujet principal en revanche est seulement ébauché. La fissure qui marque le prisonnier de retour chez lui est si vite réparée! Comme s'il suffisait de quelques mises au point pour replacer un homme brisé sur les rails du bon comportement. LE MIRACLE DE BERNE est un film agréable; vu en famille, il peut servir de base à d'intéressantes réflexions. Mais il banalise ce terrible passage de la mort à la vie qu'ont connu les prisonniers de guerre de retour au pays."