Love Actually

Affiche Love Actually
Réalisé par Richard Curtis
Pays de production Grande-Bretagne, France, U.S.A., Irlande
Année 2003
Durée
Musique Craig Armstrong
Genre Romance, Comédie
Distributeur Mars Distribution
Acteurs Hugh Grant, Liam Neeson, Laura Linney, Colin Firth, Emma Thompson
N° cinéfeuilles 472
Bande annonce (Allociné)

Critique

"On avait déjà croisé Hugh Grant et son compère scénariste Richard Curtis dans QUATRE MARIAGES ET UN ENTERREMENT et dans COUP DE FOUDRE A NOTTING HILL, deux comédies qui avaient connu un certain succès. Avec LOVE ACTUALLY, tous deux tentent de remettre ça: Richard Curtis passe derrière la caméra, mais ne nous ramène qu'une comédie romantique laborieuse et fadasse.

Probablement séduit par le genre - à la mode - du film ""choral"" (plusieurs intrigues s'entrecroisent au gré des trajectoires existentielles de nombreux protagonistes), le cinéaste suit ici une quinzaine de personnages qui finiront par se retrouver - ou peu s'en faut - à Londres, le jour de Noël. Il y a là un premier ministre anglais (Hugh Grant) amoureux de la secrétaire qui lui sert le thé; un couple (Emma Thompson et Alan Rickman) qui traverse une crise conjugale; un père veuf (Liam Neeson) et son jeune fils qui n'a d'yeux que pour une camarade de classe; un employé timide qui ne sait comment séduire une collègue de bureau (Laura Linney) trop attachée à un frère handicapé; un écrivain (Colin Firth) qui tombe sous le charme de sa domestique portugaise; une jeune mariée (Keira Knightley) manifestement amoureuse du meilleur ami de son époux; un vieux rockeur (Bill Nighy) qui tente un come-back douteux; deux jeunes acteurs (d'une naïveté toute caricaturale) d'un film porno (soft, soft... l'âge légal de LOVE ACTUALLY est de 7 ans!), et l'on peut oublier les autres.

N'est pas Robert Altman (SHORT CUTS) qui veut: il n'y a pas grand-chose à sauver de cette dizaine d'historiettes où tout est prévisible et le comique apprêté. Les acteurs - une belle galerie! - font de leur mieux, avec une mention spéciale à Emma Thompson, en épouse trompée, qui sauve une ou deux scènes. Mais ce qui est plus grave, c'est que tous ces fragments d'histoires (la seule référence, on l'a compris, c'est le sentiment amoureux) flottent les uns à côté des autres. Tout est désordre, tout est cliché, tout est formaté sur mesure dans ce (long) film qui se voudrait sans doute labellisé ""divertissement (familial) de Noël"", mais qui n'est finalement qu'un patchwork mal cousu."

Antoine Rochat