Lost in translation

Affiche Lost in translation
Réalisé par Sofia Coppola
Pays de production U.S.A., Japon
Année 2003
Durée
Musique Brian Reitzell, Kevin Shields, Phoenix, Thomas 'Squarepusher' Jenkinson
Genre Comédie dramatique, Romance
Distributeur Pathé Distribution
Acteurs Anna Faris, Giovanni Ribisi, Scarlett Johansson, Bill Murray, Akimitsu Naruyama
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 472
Bande annonce (Allociné)

Critique

La fille de Francis Ford Coppola s'était faite remarquer dans un premier film amer VIRGIN SUICIDES (1999). Elle se reconvertit ici dans une œuvre romantique qui, un demi-siècle plus tard, nous fait penser à BREVE RENCONTRE que réalisa en 1946 David Lean. Elle met en scène trois personnages. Un acteur célèbre qui, à 53 ans, sur le déclin, en est réduit à tourner de la pub. Une jeune femme délaissée par son mari, photographe en vogue. La ville de Tokyo où se passe cette brève rencontre et qui est bien davantage qu'un décor.

Ces deux solitaires se rencontrent dans un des palaces de la mégapole et vont, petit à petit, rapprocher leurs solitudes. Un sentiment va naître de ces circonstances, mais cette relation restera platonique, malgré les tentations que la réalisatrice parvient admirablement à suggérer.

Il ne se passe pas grand-chose durant les 105 minutes de projection. Et pourtant! Il faut prendre un peu de recul pour déguster cette réalisation toute en finesse qui incite à de nombreuses réflexions. Tokyo déjà est l'illustration de notre société urbaine et moderne. Nulle part ailleurs on ne peut être solitaire que dans une telle foule qu'illuminent les mille feux d'une ville entrevue à travers les grandes baies d'un hôtel de luxe. L'absence de communication que suggère le titre anglais est au cœur de ce film. Il y a les différences de culture, l'écart entre les générations et les difficultés que peuvent éprouver des couples à se comprendre. Surtout lorsque l'activité professionnelle d'un mari prend le pas sur le temps et l'attention accordés à l'autre.

Tout cela, Sofia Coppola le dit sur un ton juste, avec ce qu'il faut d'humour. Un peu de froideur, peut-être. Mais c'est le prix à payer pour ne pas sombrer dans un mélo insipide. A cet égard, c'était risqué, mais le pari est réussi.

Maurice Terrail