Femme qui boit (La)

Affiche Femme qui boit (La)
Réalisé par Bernard Emond
Pays de production
Année 2001
Genre Divers
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 416

Critique

Bernard Emond, anthropologue de forma­tion, a réalisé de nombreux documentaires. LA FEMME QUI BOIT est son premier long métrage. De facture très classique et soignée (bonne reconstitution des années 50), un peu téléfilm et roman-photos sur les bords, reposant sur les solides épaules d'une magnifique comédienne, Elise Guil­bault - qui a joué dans deux films de notre compatriote Léa Pool, les 91 minutes déroulent la fin de vie et, par flash backs interposés, le passé de Paulette. Cette femme est brisée par les déboires sentimentaux: maîtresse clandestine et entretenue d'une personnalité en vue, elle s'est ensuite mariée avec un voyou plein de charme qui la trompe et qu'elle trompe en retour, puisqu'au lieu de le quitter elle lui fait la guerre au coup par coup. Sombrant dans l'alcoolisme, elle met accidentellement le feu à sa maison, provoquant la mort de son fils.

Le réalisateur porte un regard tendre et plein de compassion sur sa malheureuse héroïne, qu'il ne juge pas. Il se livre à un constat lucide et bien observé des ravages occasionnés par l'alcoolisme, sans pour autant proférer un discours moralisant. Le Jury oecuménique de la Semaine internationale de la critique a aimé, tout en regrettant la noirceur et la désespérance de la conclusion. A noter que le sous-titrage en anglais n'était pas superflu, l'accent québecois rendant parfois difficile la compréhension des dialogues.

Daniel Grivel