Critique
"Le film argentin HISTORIAS MINIMAS de Carlos Sorin se présente comme un road movie drôle et émouvant sur trois personnages, à la fois simples et insolites, ayant une destination commune, la ville de San Julian au sud de la Patagonie.
Il y a Don Justo, un vieillard qui quitte son fils pour rechercher son chien disparu il y a deux ans. Et puis Roberto, la quarantaine, représentant de commerce, transportant un curieux gâteau d'anniversaire destiné à l'enfant d'une veuve qu'il souhaite séduire. Et enfin Maria Flores, mère d'une petite fille, qui va participer à ""Casino multicolore"", un jeu télévisé qui l'a désignée comme candidate. Leurs ""petites histoires"" vont s'entrecroiser dans des paysages grandioses.
Pas d'acteurs professionnels. Carlos Sorin est allé à la rencontre de ces hommes et de ces femmes vivant proche de la terre avec la ligne d'horizon plein les yeux. C'est que les distances, les voyages prennent une grande place dans les désirs de ces gens vivant à des milliers de kilomètres de la tumultueuse Buenos Aires. Et Carlos Sorin d'ajouter: ""Je me sentais attiré par ces personnages et ces histoires. Peut-être parce qu'ils disent la précarité des désirs"". Et ces personnages filmés remarquablement nous touchent. De plus, ils nous offrent des parcelles de leur ciel bleu, cadeau renfermant le secret de cette humanité qui circule entre les générations.
Ajuster son regard, étalonner sa vue - les premières images du film - pour pouvoir apprécier ces Historias minimas... Tel semble être le parti pris de Carlos Sorin pour ce long métrage. Un parti pris qui est une invitation.
Et d'autres l'ont compris, puisque ce film a reçu de nombreuses récompenses, dont le Prix Martin Luther King et le Grand Prix ""Le Regard d'Or"" au Festival international de Fribourg 2003.
(Cf. également l'analyse de Jacques Michel dans CF n. 456.)"
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