Sous le clair de lune

Affiche Sous le clair de lune
Réalisé par Reza Mir-Karimi
Pays de production
Durée
Genre Drame
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 416

Critique

En première mondiale (pas encore de projection publique en Iran, et pour cause), le deuxième long métrage (96 minutes) d'un réalisateur né en 1966 est une sorte de fable contant les aléas d'un jeune candidat mollah hésitant à revêtir turban et soutane. Un concours de circonstances amène Seyyed à sortir du cocon feutré de l'école coranique et à rencontrer des SDF survivant comme ils peuvent à l'abri d'un pont d'autoroute: gamin voleur de rue, musicien, écrivain, simple d'esprit, prostituée.

Remarquablement porté par des acteurs en majorité non professionnels, ZIRÉ NOURÉ MÂH, tout musulman qu'il est, illustre à merveille le jugement dernier évoqué par le chapitre 25 de l'évangile selon Matthieu: «Tout ce que vous aurez fait à ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'aurez fait». Empreinte d'une certaine naïveté, contée dans un langage accessible à tous et dépourvue de l'austérité propre à la plupart des films iraniens, la fable a des accents picaresques et touche le coeur du spectateur. La lettre que l'un des personnages, dans sa détresse, adresse au Tout-Puissant, a des accents de psaume et tire des larmes.

J'ai retenu, dans le sous-titrage, lacunaire en raison de sa rédaction précipitée, une réplique dédiée aux futurs clercs: «L'habit ne convient ni à ceux qui veulent obtenir un rang ni aux faibles»...



A juste titre, ce film a obtenu le Grand Prix du meilleur long métrage. Je souscris entièrement à cette récompense accordée par le public de la Semaine internationale de la critique. Relevons que cette section du Festival de Cannes se distingue par une ambiance moins mondaine et par un parterre particulièrement connaisseur. C'est pourquoi le Jury oecuménique a innové cette année en créant le prix «FuturTalent» décerné à un film porteur de valeurs sociales, humaines et culturelles.

Daniel Grivel