Critique
THE ITALIAN JOB n'a rien de très spécifiquement italien. Une fois leur coup réussi - embarquer 35 millions de dollars en lingots d'or volés dans une villa vénitienne - et une fois terminée une course-poursuite en hors-bord dans les canaux de la ville, les cambrioleurs quittent définitivement l'Italie pour Philadelphie et Los Angeles. Et l'on se retrouve embarqué dans une aventure policière tout ce qu'il y a de plus banale évoluant sur des sentiers (re)battus.
Thriller reposant sur une bonne distribution, BRAQUAGE à L'ITALIENNE porte assez mal son nom. De véritable braquage, il n'y en a pas. Tout au plus la mise en évidence de quelques techniques de vol sophistiquées. Et malgré deux ou trois bonnes séquences, le film n'échappe pas aux poncifs du genre: on retrouve la toute puissance de l'informatique, du fric, les inévitables poursuites en voiture - avec en prime un duel, dans un hangar, entre une Mini Cooper et un hélicoptère. Le suspense idoine, les rebondissements prévisibles, tout y est. Mais l'intrigue n'a plus guère d'intérêt dès l'instant où l'on a compris qu'elle n'échappera pas à un dénouement conventionnel (le traître paiera l'addition, bien sûr). Si le film - moins violent que d'autres et sans trop d'effets spéciaux, sachons-en gré aux producteurs - est parfois teinté d'humour, et si les protagonistes font même de grands efforts pour se donner des visages plutôt sympathiques, BRAQUAGE A L'ITALIENNE ne parvient pourtant pas à dépasser le niveau d'un banal règlement de comptes entre truands. Et encore faut-il passer par-dessus bien des invraisemblances...
Antoine Rochat