Critique
Où le documentaire se met au service d'un projet politique... Les faits sont encore vivants dans les mémoires: le 22 septembre 1998, le général Pinochet se rend à Londres en voyage d'agrément, prend le thé avec Mme Thatcher (le service de renseignements de l'armée chilienne a rendu de fiers services à la Royal Navy pendant la guerre des Malouines) et doit se faire opérer dans une clinique londonienne. Non protégé par un passeport diplomatique, il est arrêté: les efforts d'un jeune procureur madrilène, qui a découvert un article permettant à la justice espagnole d'intervenir dans tout pays où l'on pratique génocide, terrorisme ou torture, ont abouti; il a porté plainte contre les militaires argentins et contre Pinochet.
Quand celui-ci retourne enfin au Chili, il est confronté à de nombreuses plaintes et, depuis le 29 janvier de cette année, il est assigné à résidence. La justice rattrape le temps perdu.
Le film est un document solide et honnête, qui rend leur dignité aux victimes de la dictature et à leurs proches.
Daniel Grivel