Thirteen

"Comme le titre l'indique, il est question d'adolescent(e)s. A Locarno, le film a remporté le Léopard d'argent, Holly Hunter se voyant attribuer le Léopard de bronze pour la meilleure actrice. Des récompenses certes méritées, mais qui laissent un arrière-goût un peu amer au spectateur qui se retrouve dans la peau d'un voyeur.

Bien loin des AMERICAN PIE et autres potacheries plus ou moins vulgaires, THIRTEEN jette une lumière crue sur une certaine jeunesse étasunienne. Tracy, collégienne de 13 ans, est au départ une brave gamine s'adonnant aux activités et aux jeux de son âge. Mais elle ne tarde pas à se glisser dans le sillage d'Avy, condisciple délurée pour ne pas dire perverse. Elle ""gagne ses galons"" en fauchant un porte-monnaie bien garni, ce qui lui permet d'acheter son admission dans le cercle d'Avy.

La mère (Holly Hunter, aussi bonne dans le drame que dans la comédie), larguée par son mari, commence par n'y voir que du feu. Mais, de rentrées de plus en plus tardives à une escalade dans la prise de drogues en passant par l'intrusion du domicile ""familial"" par Avy, fille sans parents, la coupe finit par déborder. Après une longue descente aux enfers, happy end oblige, Tracy se ressaisit en un tournemain et retrouve sa mère.

Dans sa candeur, le chroniqueur aimerait ne pas croire à l'existence de ces adolescents qui volent, couchaillent, friment à tout va, flirtent avec le vice et les substances prohibées. Hélas, comme le disait Lénine, les faits sont têtus, et THIRTEEN en dresse le constat déprimant. La dénonciation est malheureusement émoussée par un final improbable. Et il ne suffit pas de balader une caméra sautillante pour faire un film apparemment indépendant..."