Ken Park

Affiche Ken Park
Réalisé par Larry Clark
Pays de production Pays-Bas, France, U.S.A.
Année 2002
Durée
Genre Drame
Distributeur Pan Européenne Edition
Acteurs Adam Chubbuck, James Ransone, Tiffany Limos, Stephen Jasso, James Bullard
Age légal 18 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 469
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Ken Park, un adolescent, fait une balade en skateboard, branche sa caméra vidéo... et se suicide. Il vivait dans un petit bled californien où l'on découvre d'autres jeunes et leurs relations parentales. Tous ont un rapport obsessionnel au sexe et des relations familiales étouffantes.

Larry Clark n'aime décidément pas ses congénères, au vu du portrait au vitriol qu'il en livre à nouveau. BULLY, son film précédent, brossait le portrait d'une jeunesse dorée et désœuvrée, gavée de sexe et de violence, en perte complète de repères. Si l'image parentale en était essentiellement ""absente"" - les parents préférant ignorer la dérive de leur progéniture -, KEN PARK vient compléter l'inquiétant puzzle.

Parallèlement à l'intimité des ados, on découvre aussi celle des couples parentaux, des Américains moyens, déglingués à faire peur. A peu près tous sont de complets dégénérés, dont les tares psychiques déteignent inévitablement sur la génération suivante (fanatisme religieux, pédophilie refoulée, etc.) Ce sont aussi autant de configurations familiales actuelles: famille monoparentale, éclatée, recomposée. Tous imposent à leurs enfants brimades et répression sexuelle. Or, c'est par le biais du sexe que les adolescents tentent de briser ce cercle infernal.

L'Amérique puritaine vole en éclats dans cette version trash et scabreuse d'AMERICAN BEAUTY. Un film cru, sombre, virulent et cynique, qui filme frontalement des scènes de sexe, de masturbation, de meurtre ou encore de suicide. Les meurtriers de Columbine se profilent inévitablement en toile de fond de ce témoignage d'une société à la libido malade. Sélectionné à Venise dans la catégorie ""Contre Courant"", ce film, qualifié de scandaleux par la presse italienne, risque de choquer par sa crudité. Pourtant, sans doute est-ce la réalité sociale dont il témoigne qui est la plus choquante: celle d'une jeunesse qui, à travers le petit écran, grandit avec la pornographie et la violence dans un monde de plus en plus déshumanisé."

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