Plage noire (La)

Affiche Plage noire (La)
Réalisé par Michel Piccoli
Pays de production France
Année 2001
Durée
Genre Drame
Distributeur Gémini Films
Acteurs Jerzy Radziwilowicz, Dominique Blanc, Jade Fortineau, Teresa Budzisz-Krzyzanowska, Roger Jendly
N° cinéfeuilles 416
Bande annonce (Allociné)

Critique

Outre ses films en compétition, la Semaine internationale de la critique proposait six projections dites spéciales, dont celle de KES, réalisé en 1969 par Ken Loach, parrain de l'édition 2001. L'oeuvre étant connue, contentons-nous de citer la dédicace du cinéaste: «Je pense que le cinéma actuel touche souvent à des situations profondes, importantes, mais qu'il les réduit à un style cinématographique facile. Je pense qu'il faut maintenant laisser tout ça de côté et dire simplement: ‘Ecoute, où est l'humanité commune au public et aux personnages du film?’»

La facilité, Michel Piccoli, acteur blanchi sous le harnois et jeune réalisateur, ne l'a pas choisie pour son deuxième long métrage, qui faisait l'ouverture de la semaine. Son scénario, inspiré d'un roman de François Maspéro, est plutôt sombre, les images crépusculaires des vingt premières minutes en témoignent. Le héros (Jerzy Radziwilowicz, «L'homme de marbre» de Wajda), militant victime d'un simulacre d'exécution, quitte son pays qui abandonne la dictature pour passer des vacances avec sa fille sur une plage austère, dans la maison abandonnée de son enfance; sa femme (Dominique Blanc) va vi­vre en France.

Si, comme l'a dit Ken Loach, «le cinéma ne doit pas devenir la salle de bain de Sharon Stone», LA PLAGE NOIRE en est à des années-lumière. Ecriture subtile, travail remarquable sur l'image, jeu distancié des acteurs, un certain maniérisme: Piccoli est un auteur. Dommage que le Jury international ne lui ait pas fait une fleur à l'oc­casion de JE RENTRE A LA MAISON en couronnant l'ensemble de sa carrière: le jeune Benoît Magimel a encore tout un avenir devant lui.

Daniel Grivel