Critique
Sur un rivage d'Islande aussi aride qu'inhospitalier, dans un village coincé entre la mer et les glaciers suspendus, un huis clos qui va petit à petit se gangrener jusqu'au drame final. Le personnage central de l'histoire est un garçon d'une quinzaine d'années au comportement marginal s'apparentant à celui d'un surdoué. C'est en vain que ses proches, de la grand-mère désabusée au père alcoolique, de l'instituteur exaspéré à l'épicier un peu plus compréhensif, vont tenter de le comprendre et, quelque part, de l'apprivoiser.
Voilà un film étonnant, à la fois superbe sur le plan esthétique mais combien pesant par le vide existentiel et l'atmosphère étouffante dont il est imprégné. Dans cet univers fermé qui nous fait penser par maints aspects à celui de DERBORENCE, il y a des moments d'intense émotion, des situations où le comique l'emporte, une galerie de personnages pittoresques. Il y a avant tout la rencontre poignante de la beauté glaciale de l'environnement et de la chaleur humaine. De ce film loin d'être parfait mais qui ne nous lâche à aucun instant, on n'est pas prêt d'oublier le regard rempli d'interrogations sur la vie, le rêve, l'évasion, qu'un jeune homme porte avec anxiété autour de lui.
Georges Blanc