Critique
"Les contemporains du soussigné ont pour la plupart vu leur enfance bercée par les merveilleuses aventures de Sinbad (il me semble qu'il était plutôt question de Sindbad, mais bast...), fleuron des contes des Mille et une nuits. Il faisait bon s'identifier à ce personnage un rien canaille qui triomphait des situations les plus épineuses.
C'est donc avec un certain plaisir qu'on vibre à une mise en images virtuose et en trois dimensions, d'autant qu'on avait été déçu par l'exhumation d¹un opus oublié (à juste titre) de Karel Zeman, qui n'ajoutait rien à la gloire de l'aventureux marin ni à celle du cinéaste tchèque.
Certes, la légende a été ""enrichie"" de divers ingrédients mythologiques et zodiacaux; il en résulte une sorte de birchermüesli new age sur les bords. Mais peu importe: le spectateur est gratifié de séquences esthétiquement fabuleuses, c'est le mot... Sirènes, oiseau-roc, monstre marin, transparences, tout est un régal pour l'œil. La combinaison des outils les plus perfectionnés de l'animation classique et contemporaine donne des résultats époustouflants. Il faut dire que Tim Johnson a coréalisé FOURMIZ, et que Patrick Gilmore a à son actif nombre d'excellents jeux vidéo tirés de dessins animés.
Sinbad est accusé à tort d'avoir volé le Livre de la paix, dont la présence assurait la prospérité de Syracuse. C'est en fait Eris, déesse du chaos, qui a subtilisé l'objet, afin d'attirer Sinbad sans son royaume, le Tartare. Le marin doit se mettre en route, faute de quoi son ami d'enfance Proteus sera exécuté. Si Eris joue un rôle maléfique, une autre jeune femme, Marina, la séduisante fiancée de Proteus, se révèlera fort efficace en toutes circonstances. Comme il se doit, un personnage secondaire apporte des moments de détente bienvenus: il s'agit de Spike, bouledogue baveux à souhait de Sinbad.
Saupoudré d'humour, de mots qui font mouche, bien enlevé, cette production de DreamWorks devrait amuser le jeune public - à partir de 10 ans - et distraire agréablement les adultes."
Daniel Grivel
