Yellow Card

"Voilà un film tourné au Zimbabwe il y a deux ans et qui - si l'on en croit le dossier de presse - a d'emblée conquis la jeunesse africaine anglophone au point de se retrouver depuis plusieurs mois en tête du box-office.

Un grand succès donc en terre africaine, mais il n'est pas certain qu'il en sera de même sur notre vieux continent. Il ne suffit pas en effet de faire se rencontrer quelques jeunes footballeurs, deux ou trois jolies filles et d'y ajouter une musique sud-africaine et congolaise entraînante pour convaincre. Autre lieu, autre sensibilité.

Sur le ton de la comédie, John Riber raconte l'histoire de Tiyane, lycéen passionné de football, volontiers dragueur et passablement irresponsable. Il a une petite amie (Linda) qui tombe enceinte, il en rencontre une autre (Juliet), il rêve de faire carrière sportive au Manchester United. Le film est pavé de bonnes intentions: on y parle aussi de sida, des rapports entre classes sociales, du football comme rêve souvent chimérique de réussite sociale, mais c'est sans doute tout cela qui dérange le spectateur habitué à plus de subtilité et de nuances, et qui renâcle devant un didactisme souvent pesant et une intrigue faite d'événements somme toute prévisibles.

On reconnaîtra - tout de même - que YELLOW CARD est une histoire qui laisse derrière elle une trace sympathique (avec une petite touche d'optimisme) et qui, d'une manière amusée, rappelle - à Tiyane en particulier, mais à tous les jeunes qui gravitent autour de lui - que chacun doit prendre, dès l'adolescence, ses responsabilités. Le ""carton jaune"" est ici synonyme d'avertissement: Tiyane semble l'avoir compris puisqu'il s'attache le nouveau-né (son propre fils) sur son dos et qu'il s'en va au supermarché chercher de quoi nourrir bébé..."