American Splendor

Affiche American Splendor
Réalisé par Shari Springer Berman, Robert Pulcini
Pays de production U.S.A.
Année 2003
Durée
Musique Mark Suozzo
Genre Comédie dramatique
Distributeur xnix
Acteurs Hope Davis, Paul Giamatti, Harvey Pekar, Danielle Batone, Joyce Brabner
Age légal 7 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 460
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les films sur les héros de BD ou sur leurs auteurs semblent avoir la cote. Voici American Splendor, à la gloire du dessinateur Harvey Pekar et de ses anti-héros médiocres et volontiers tocards. Dans cette biographie filmée, les réalisateurs ont choisi de superposer des éléments reconstitués de la vie de Pekar (interprété par Paul Giamatti), des passages adaptés de ses bandes dessinées et des interventions directes de Pekar lui-même. Ce qui donne, formellement, un long métrage original et un jeu de miroirs assez étonnant, Pekar se permettant en plus de faire ses propres commentaires sur le film.

S'ajoute aussi un côté "seventies" plein de charme et une tonalité proche de Woody Allen, le personnage principal prenant cette distance amusée avec lui-même et maniant un humour (juif) très nettement démarqué de l'auteur de Annie Hall ou de Manhattan. Quant à sa femme Joyce Brabner (interprétée par Hope Davis), elle s'inscrit dans cette même veine, mais il y a de plus chez elle des qualités d'énergie et de dévouement sympathiques et hors du commun dès lors que son mari tombe gravement malade. Reste cependant chez le spectateur un sentiment d'insatisfaction: il ne suffit pas qu'un film présente des gens indubitablement intelligents, sans doute vaudrait-il mieux que les cinéastes - et ils sont deux - aient vraiment quelque chose à dire...

Antoine Rochat


Bienvenue dans le monde d'Harvey Pekar, un anti-héros qui fit de sa vie minable le sujet de ses bandes dessinées!

Amateur de jazz, collectionneur compulsif de livres et de vinyles, Harvey Pekar passe son temps libre à lire, à écouter des disques, à écrire des articles sur le jazz et la littérature et travaille comme documentaliste dans un hôpital de Cleveland, jusqu'au moment de sa retraite en 2001. Il mène une existence banale et difficile, dans un désordre indescriptible, souffrant de moments de déprime, de névroses. Un jour, il rencontre le célèbre créateur de bandes dessinées Robert Crumb et lui demande d'illustrer des petites histoires tirées de sa propre vie et de ses observations. Ces "comics" (premier numéro en 1976) donnent lieu, pendant plus de vingt ans, à une série ironiquement intitulée "American Splendor", et considérée comme culte outre-atlantique. Et c'est une admiratrice de ses BD, Joyce Brabner, tout aussi décalée que lui, qu'il va épouser.

Le film American Splendor nous présente, à son tour, cet homme avec humour, mêlant astucieusement documentaire et fiction, illustrant les différents visages de l'auteur de bandes dessinées: le vrai Harvey Pekar avec sa voix inimitable, son personnage animé - jusqu'à mettre en scène les vignettes même de la bande dessinée -, le comédien qui l'incarne (Paul Giamatti), et des extraits des passages télévisés. Construction audacieuse et harmonieuse autour de ce personnage qui réussit à nous attendrir: Harvey Pekar se rit de la mode, de l'argent et... de lui-même. Ajoutons que la musique du film, choisie en partie par Pekar, les morceaux de jazz, de rhythm and blues, est une aubaine pour les connaisseurs de ce genre musical.

Claudine Kolly

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 13
Ancien membre 15
Daniel Grivel 16
Anne-Béatrice Schwab 14
Maurice Terrail 11