Réalisé par | Samira Makhmalbaf |
Pays de production | Iran |
Année | 2003 |
Durée | |
Musique | Mohammad Reza Darvishi |
Genre | Drame |
Distributeur | Bac Films |
Acteurs | Agheleh Rezaïe, Abdolgani Yousefrazi, Razi Mohebi, Herzieh Amiri |
N° cinéfeuilles | 460 |
"Avec ce film de fiction qui a la forme d'un documentaire, la cinéaste iranienne rappelle que tous les problèmes sont loin d'être résolus en Afghanistan. Les talibans ne sont plus là, mais le chemin vers la démocratie sera encore long.
Cinéaste ""sans frontières"" (Samira Makhmalbaf a tourné en Iran, à la frontière irakienne et maintenant dans les environs de Kaboul), la jeune réalisatrice iranienne (elle n'a pas 25 ans!) aborde de front un problème d'actualité grave, celui de la vie en Afghanistan, à travers l'existence d'un père, de sa fille et de sa belle-fille lors d'un tragique aller et retour accompli au milieu des ruines du pays. Un père qui représente la vieille génération, la tradition, un homme religieux et entier qui juge du bien et du mal en fonction de critères culturels et historiques: les générations passées, la domination masculine sont ses seules références.
Sa fille Noqreh symbolise de son côté l'avenir et l'espoir, tout en souffrant de la pression ancestrale, emprisonnée par les coutumes et les règles religieuses. Elle s'y oppose subtilement, avec un peu d'hypocrisie parfois et malgré le respect qu'elle éprouve pour son père. On la sent rebelle, mais on sent qu'elle s'en sortira. D'autres personnages font aussi partie de cette très belle et intéressante fiction-documentaire (tous les acteurs sont non professionnels) qui s'achève de façon assez sombre: victimes d'une situation historique tragique, Noqreh, son père et sa belle-sœur, seuls survivants de la famille, ont encore un long chemin à parcourir. La démocratie, nous rappelle Samira Makhmalbaf (et on le vérifie quotidiennement) n'est pas un projet qu'un changement de régime peut mener à bien du jour au lendemain. Un très beau film, sensible et engagé, avec des images à vous couper le souffle.
Antoine Rochat
Le titre est emprunté à un poème de Garcia Lorca en hommage à un taureau mort. C'est sur ses vers que s'ouvre et se termine ce film magnifique sur la prise de conscience d'une jeune femme afghane, après la chute des Talibans.
On a lu récemment dans la presse romande de nombreuses remarques concernant la pauvreté des programmes proposés par les salles multiplex. On ne peut que se joindre à ce constat navrant. Mais encore faudrait-il que le public fasse preuve de plus de curiosité et d'intérêt pour des films qui arrivent sur nos écrans sans les moyens publicitaires des grandes firmes.
A CINQ HEURES DE L'APRES-MIDI a obtenu des prix au récent Festival de Cannes. S'il n'y a pas à l'affiche de grands noms, la jeune réalisatrice de 23 ans s'est déjà fait connaître par des œuvres de qualité: LA POMME (1998), LE TABLEAU NOIR (2000). Elle aborde avec courage la situation de la femme dans l'Afghanistan d'après la chute des Talibans. Elle y ajoute une réflexion sur les difficultés à mettre en place une démocratie dans un pays marqué par une culture ancestrale que l'arrivée des militaires ne peut effacer en quelques mois.
C'est un film dur, aux images superbes qu'il faut aller voir, d'autant plus qu'il touche à l'actualité brûlante de cette région du globe. Le Jury œcuménique de Cannes 2003 ne s'est pas trompé. A nous de lui donner raison.
Maurice Terrail
Maurice Terrail
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 17 |
Maurice Terrail | 18 |
Georges Blanc | 14 |
Anne-Béatrice Schwab | 16 |
Geneviève Praplan | 18 |