Critique
On a beaucoup dit que la compétition du dernier Festival de Cannes n'était pas du meilleur cru. FANFAN LA TULIPE, projeté en ouverture l'avait laissé augurer. Malgré son sourire espiègle Vincent Perez n'efface pas le souvenir de Gérard Philippe, ni Penélope Cruz celui de Gina Lollobrigida, encore moins Gérard Krawczyk celui de Christian-Jaque. C'était en 1952, l'époque est révolue. Celle d'aujourd'hui fait défiler des acteurs sans charisme, derrière une litanie de cascades, dans un scénario insipide.
En principe, cette France-là est celle du XVIIIe siècle. Fanfan (Vincent Perez), aventurier et coureur de jupon s'engage dans l'armée pour fuir un mariage forcé. Dans les bois, il délivre la fille du roi d'une bande de vauriens. Cela tombe à pic, Adeline (Penélope Cruz), une romanichelle, lui a prédit qu'il trouverait la fortune et épouserait une princesse. Le bonheur le tient par la manche, mais il ne se concrétisera pas tout à fait comme l'attendait le jeune homme.
L'enjeu de FANFAN LA TULIPE aura surtout été les parties d'épée. En dehors d'elles - qui occupent la majeure partie des séquences -, il n'y a pas grand-chose à glaner dans cette production désespérément à fleur de terre. Des jeux de mots pesants, la grande histoire sottement bousculée, une romance pour les épris d'Harlequin. C'est tout. Ce n'est même pas suffisant pour la télé.
Geneviève Praplan