Critique
Le cinéma à l'estomac. On pourrait définir ainsi le premier long métrage de Xavier Giannoli, auteur de plusieurs courts et documentaires.
Disons qu'on ne sort pas indemne de cette histoire qui est un huis clos assez oppressant. Charlotte (Laura Smet, fille de qui vous savez, soit, si vous ne lisez pas les gazettes futiles, Johnny Hallyday et Nathalie Baye...) et Paul (Nicolas Duvauchelle) ont 20 ans. Ils s'aiment. Il s'avère que Charlotte est atteinte d'un cancer du poumon. Son état ne tarde pas à empirer. Paul est déboussolé et se laisse séduire par la pulpeuse Ninon (Marie Denarnaud), amie d'enfance de Charlotte.
C'est l'histoire de trois jeunes dont on a l'impression qu'ils manquent de repères et qu'ils veulent tout, tout de suite et n'importe comment. Il faut dire qu'ils sont un peu laissés à eux-mêmes: la mère de Charlotte brille par son indifférence, le mandarin de l'hôpital se cantonne dans une objectivité froide. Laissons de côté certaines invraisemblances, comme l'omniprésence de Paul - qui n'est tout de même pas encore un conjoint légitime - aux consultations médicales, l'accompagnement de Charlotte par sa mère et Paul jusqu'au seuil de la salle d'opération; oublions Paul et Ninon alignant froidement les clopes sous le nez de Charlotte; regrettons la prise de son déplorable qui fait que l'on perd une bonne partie des dialogues, d'ailleurs souvent chuchotés.
L'œuvre reste assez forte, mais on peut se demander si Laura Smet a eu raison d'accepter un tel rôle pour sa première apparition sur le grand écran.
Daniel Grivel
