Critique
Antoine, Jeff, Manu et Alex n'ont pas le même âge, mais ils sont de vrais amis, prêts à tout laisser quand l'un des leurs a des ennuis. On le comprend dès le début. Quand Manu (Jean-Pierre Darroussin) apprend la mort de son père, les trois autres sont là, respectueux, silencieux. Les autres sont Antoine (Bernard Campan) qui va très vite, lui aussi, voir son ciel bleu se mettre à la tempête. Sa femme lui avoue qu'elle l'a trompé il y a deux mois, c'est sans conséquence, mais elle ne supporte plus de mentir. Alex (Marc Lavoine), lui, n'irait pas trop mal si son épouse ne devinait pas ses nombreux adultères. Parfaitement protégé par le système qu'il a mis en place, il ne parvient pas à tromper l'intuition féminine. Enfin, il y a Jeff (Gérard Darmon), le plus âgé des quatre, qui, avec ses 50 ans passés, devient très amoureux d'une intelligente jeunesse.
LE CŒUR DES HOMMES a beau se présenter sous un jour sympathique, il n'est rien d'autre que l'éternelle même histoire, celle qui sert de prétexte à la comédie cinématographique française, superficielle mais tendre, lassante mais drôle. Existences mêlées dont l'une permet de bondir quand l'autre n'a plus grand-chose à révéler, récits qui se nourrissent d'eux-mêmes, faute d'avoir réellement quelque chose à dire, ils n'apprennent réellement plus rien. Amitiés masculines, frasques extra-conjugales, mariage des enfants, soucis professionnels, tout, mais tout a été dit dans ces domaines et sur ce ton. On retiendra donc le film de Marc Esposito pour une soirée télévision, un soir d'été, quand l'orage empêche de savourer son pastis sur la terrasse.
Geneviève Praplan