Critique
"César a dix ans et demi. C'est un enfant comme bien d'autres, plutôt intelligent, plutôt grassouillet, plutôt mignon et plutôt pas sûr de lui. Ce qui se passe dans la vie d'un garçon de son âge n'est pas spectaculaire aux yeux des adultes qui sont passés par là et l'ont oublié. Richard Berry s'en souvient lui. ""Je suis resté très près de mon enfance, tout est là, quotidiennement avec moi. Je continue à m'étonner de beaucoup de choses, un peu comme un enfant qui découvre la vie. C'est de ce regard-là que parle le film, l'approche de l'existence par tout ce que ressent un enfant.""
Le comédien en est à sa deuxième réalisation. Après L'ART (DELICAT) DE LA SEDUCTION, voici un MOI CESAR attachant, parfois mignon, parfois un peu lourd. La démarche pleine de bonnes intentions de Richard Berry, la fraîcheur de ses souvenirs ne le servent pas suffisamment pour écrire de vraies réflexions enfantines. Sa démarche est facile parce que la présence d'enfants dans un film est toujours touchante. Elle est difficile parce qu'il n'est pas simple de retrouver l'authenticité du jeune âge. N'est pas Marcel Pagnol qui veut. César est fort bien joué par Jules Sitruk, toutefois ses propos sont souvent ceux d'un homme qui joue au petit garçon. On fait connaissance avec un enfant, mais surtout, on découvre le rêve d'un adulte sur l'enfance. Joli sans doute, mais en trompe-l'œil."
Geneviève Praplan
