Snowboarder

"Le premier film policier qui évolue dans le milieu de la planche à neige est une co-production dans laquelle la Suisse a pris sa part. C'est une bonne raison pour aller le voir. Il y en a d'autres. Celle par exemple de découvrir un milieu très particulier, où contrairement à la règle, le sport se conjugue avec la pire des hygiènes de vie. Beshop (Jean-Philippe Ecoffey) le sait très bien. Il a lui-même évolué dans ce milieu-là. C'est pourquoi, en formant Gaspard (Nicolas Duvauchelle), il a essayé de lui inculquer le plaisir de la glisse, mais l'a dissuadé de s'engager dans la compétition. En vain. Gaspard a une idole, Josh (Grégoire Colin), vedette internationale de snowboard. Il le retrouve à Gstaad et se soumet à ses règles pour profiter d'un entraînement intensif. Tout ne se passera pas aussi bien qu'il le croyait.

Un scénario plutôt convenu n'empêche pas SNOWBOARDER de défendre honnêtement ses couleurs. Il lève le voile sur un milieu très fermé, son côté tribal, ses codes, son aisance à récupérer tout et n'importe quoi. On fait connaissance avec autant d'adolescents dont le mode de vie a de quoi inquiéter par son côté artificiel, ultra-consommateur et finalement très désabusé. Ce mode de vie séduit Gaspard: argent facile, luxe, ""fumettes"", succès. Rien de bien enrichissant en réalité, le comprendra-t-il? La planche à neige ouvre une relation magnifique et privilégiée avec la nature. Olias Barco en profite sans exagérer pour la décrire en de magnifiques images. Et finalement montrer que même pour elle, il est des situations qu'on ne peut accepter."