Arrête-moi si tu peux

Affiche Arrête-moi si tu peux
Réalisé par Steven Spielberg
Pays de production U.S.A.
Année 2002
Durée
Musique John Williams
Genre Comédie, Drame, Thriller
Distributeur United International Pictures (UIP)
Acteurs Tom Hanks, Leonardo DiCaprio, Christopher Walken, Ellis Hall, Martin Sheen
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 453
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après Minority Report et la science-fiction (CF n. 444), voici Arrête-moi si tu peux et une plongée dans la comédie policière. A 55 ans, Steven Spielberg ne chôme pas: pour son trentième film (le premier, DUEL, date de 1971), l'auteur de E.T., d'Indiana Jones et du Soldat Ryan s'intéresse à la vie tumultueuse de Frank Abagnale (Leonardo DiCaprio), un jeune spécialiste de l'arnaque qui, dans les années 60, s'était fait une solide réputation de faussaire. Nous voilà partis pour une (très) longue course-poursuite menée de main de maître par l'agent Carl Hanratty (Tom Hanks) bien décidé à passer les menottes à cette petite fripouille.

Avec Arrête-moi si tu peux, Spielberg a préparé, une fois de plus, une bonne cuisine, même s'il n'y a rien de succulent à signaler dans son nouveau plat. Un plat qui se laissera manger bien sûr, mais encore faut-il aimer les repas qui traînent un peu.

Arnaqueur professionnel, Frank multiplie les métiers: pilote, médecin, avocat, professeur, c'est un as de la falsification, de l'usurpation d'identité et des détournements de fonds. Sa mère Paula (Nathalie Baye) a bien raison de se faire un peu de souci: le FBI a mis le paquet et les jours de liberté du rejeton sont comptés.

Le cinéma de Spielberg est souvent celui d'un virtuose, mais ici le cinéaste américain joue sur le registre de l'humour, du suspense (léger) et de l'élégance. Ce qui donne une comédie agréable, mais sans plus. Le personnage de Frank a beau être plein de charme et attachant, il reste une petite crapule sans grand intérêt. Spielberg a beau essayer d'explorer le tréfonds de son âme et d'expliquer tant d'activités délictueuses par une adolescence tristounette et des parents divorcés, on n'y croit guère. Pas plus d'ailleurs qu'au rôle de substitut de père (pour Frank) que jouerait Hanratty. A vouloir trop en faire dans la psychologie, cela frise la maladresse.

Reste une histoire (vraie), bien racontée, celle d'un self-made-man de la roublardise, ainsi qu'une plongée intéressante dans le monde des années 60, avec une description légèrement décalée de cette époque, au point qu'on se demande parfois si la touche ironique - ou critique - qui se fait jour dans les décors, l'habillement, la publicité ou le mode de vie est peut-être voulue... Ou si Spielberg s'est laissé emporter à son tour par les faux-semblants et le jeu des apparences.

De cette adaptation à l'écran de l'autobiographie de Frank Abagnale, Spielberg n'a pas fait un film très original. On appréciera toutefois l'art du conteur (on a pourtant connu le cinéaste plus en verve), la bonne interprétation de Leonardo DiCaprio (dans un rôle d'adolescent) et un dénouement somme toute très inattendu.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 12
Georges Blanc 13
Daniel Grivel 15
Ancien membre 15
Geneviève Praplan 15
Ancien membre 15
Anne-Béatrice Schwab 15
Maurice Terrail 17