Critique
"Que diriez-vous d'un maître queux qui serait tout à la fois cuisinier, saucier, rôtisseur, entremettier, pâtissier, casserolier, plongeur? C'est en somme ce que fait Robert Rodriguez, producteur, scénariste, réalisateur, directeur de la photo, chef décorateur, chef monteur, superviseur des effets visuels, ingénieur du son, compositeur et mixeur... Cela assure peut-être une certaine cohérence au menu, mais aussi une certaine uniformité de goût.
A 32 ans, Robert Rodriguez en est à son huitième film. Il a commencé, déjà avec Banderas, par EL MARIACHI, qui n'avait coûté que 7'000 dollars et avait enthousiasmé la critique. Après avoir fait dans la violence (UNE NUIT EN ENFER) et dans l'horreur (THE FACULTY), il donne dans le film pour enfants avec SPY KIDS, dont le succès - plus de 100 millions de dollars rien qu'aux Etats-Unis - l'incite à remettre le couvert.
Hélas, comme c'est souvent le cas dans les resucées, ça sent le réchauffé et, par surabondance d'ingrédients, le soufflé a de la peine à monter. Les parents-espions Carla Gugino et Antonio Banderas s'effacent au profit des enfants-espions Alexa Vega et Daryl Sabara, aux cachets probablement plus modestes. A noter les apparitions folkloriques de Steve Buscemi, Danny Trejo et Cheech Marin.
L'empereur François-Joseph disait de la musique de Mozart: ""Trop de notes!"" Sur l'île des rêves perdus, il y a trop d'images, trop d'idées, trop d'effets spéciaux, trop de bruit. La commission américaine recommande d'ailleurs que les enfants soient accompagnés par leurs parents."
Daniel Grivel
