Turbulence des fluides (La)

Affiche Turbulence des fluides (La)
Réalisé par Manon Briand
Pays de production France, Canada
Année 2001
Durée
Musique Simon Cloquet, Valmont
Genre Comédie dramatique
Distributeur EuropaCorp Distribution
Acteurs Julie Gayet, Pascale Bussières, Jean-Nicolas Verreault, Geneviève Bujold, Norman Helms
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 451
Bande annonce (Allociné)

Critique

LA TURBULENCE DES FLUIDES se voudrait dramatique et plein de mystères, mais c'est plutôt le désordre qui l'emporte. On veut bien admettre que la marée puisse subitement disparaître de la côte de Baie-Comeau, dans l'estuaire du Saint-Laurent (Canada), et que la sismologue Alice Bradley revienne du Japon dans son pays natal pour tenter de trouver une explication rationnelle à ce phénomène surprenant. Elle aura beau mener son enquête avec toute la rigueur scientifique possible, elle butera sur des événements déroutants, des rencontres troublantes et des drames secrets.

On comprend vite que la cinéaste canadienne veut jouer sur deux tableaux: aux turbulences physiques des fluides s'ajouteront donc celles des sentiments amoureux. Mais la métaphore s'annonce assez lourde: logique et raisonnement, dit Manon Briand, n'ont pas réponse à tout (tiens?) et l'avenir n'est pas toujours prévisible (non?)

Retour au pays et enquête scientifique donneront pourtant à Alice l'occasion de redéfinir l'existence - la sienne tout particulièrement. On laisse le soin au spectateur de découvrir tous les rebondissements de l'intrigue, avec le cataclysme final, physique et psychologique, en même temps que symbolique et libérateur...

LA TURBULENCE DES FLUIDES (le titre anglais, CHAOS AND DESIRE, est plus clair) se présente comme un long métrage ambitieux qui fait appel au fantastique, au mysticisme, à l'irrationnel. Le récit foisonne d'idées, pas toujours bien exploitées, l'édifice final gardant un aspect disparate. Pascale Bussières (Alice), à la fois froide et sensuelle, apporte crédibilité à son rôle, mais les autres personnages, vivant dans un évident repli sur eux-mêmes, sont plus flottants. Et comme tout est prévisible (dans une histoire où il faudrait justement que ce ne soit pas le cas!), le suspense et l'émotion peinent à s'installer, et l'intérêt s'émousse vite. Le film s'étire laborieusement sur près de deux heures, mal soutenu par des dialogues souvent trop littéraires. Inutile d'ajouter que, prudemment, la cinéaste québécoise renverra dos à dos logique cartésienne et hypothèses irrationnelles...

Antoine Rochat