Critique
"Harold Ramis - né à Chicago en 1944 - l'homme à tout faire du cinéma américain (acteur, scénariste, producteur et réalisateur) n'a guère signé de chefs-d'œuvre, ce qui ne l'a pas empêché de connaître un succès populaire. En 1999, il réalise ANALYSE THIS, MAFIA BLUES qui raconte avec humour les relations entre un truand et un psychiatre. La tentation était grande d'exploiter cette veine avec la même équipe. Il s'agit donc ici d'une sorte de prolongement du film de 1999.
Paul Vitti purge à Sing Sing un emprisonnement qui arrive bientôt à son terme. Il inquiète les agents du FBI par un comportement insensé. Ce redoutable mafieux a-t-il perdu la tête ou cherche-t-il à bénéficier d'une remise de peine? On le confie donc à la garde et aux soins de son psychiatre qui accueille cet encombrant personnage chez lui. Au grand dam de son épouse, ce médecin naïf est entraîné dans une rocambolesque aventure.
Grâce aux talents conjugués de l'étonnant Robert de Niro et de Billy Crystal, cette comédie burlesque plaira à un public à la recherche d'un divertissement facile. On rit des facéties du gangster qui roule son monde dans la farine, on se moque gentiment du psy enfoiré dans ses propres problèmes. Mais tout cela ne va pas très loin dans l'analyse des personnages et des comportements. Et pourquoi faut-il que toute comédie sombre à un moment ou à un autre dans la vulgarité? Ramis a évité le pire, non sans y recourir quelquefois, dans un comique de situation qui pouvait s'en passer.
Il reste aussi des images du New York privé de ses tours jumelles auquel l'équipe du film tenait à redonner vie. ""C'est un film new-yorkais et nous avons toujours eu l'intention de le tourner sur place, et je suis heureux que nous ayons pu le faire"", a déclaré Robert de Niro. Sur ce plan, c'est assez réussi. Qui connaît la ""Grande pomme"" s'y retrouvera, y compris dans cette atmosphère qui lui est propre."
Maurice Terrail
