Papillon (Le)

Affiche Papillon (Le)
Réalisé par Philippe Muyl
Pays de production France
Année 2002
Durée
Musique Nicolas Errera
Genre Comédie dramatique
Distributeur Rezo Films
Acteurs Michel Serrault, Claire Bouanich, Nade Dieu, Françoise Michaud, Hélène Hily
N° cinéfeuilles 450
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Julien est un grand collectionneur de papillons qui se décide un beau jour à réaliser un vieux rêve: capturer l'Isabelle, un ""crépusculaire"" dont la beauté est d'autant plus appréciée que l'insecte est rare. Sans doute que la fillette qui vient d'emménager avec sa maman dans son immeuble n'est pas étrangère à sa décision: Elsa - 8 ans - joue au basket en pleine nuit juste au-dessus de sa tête et l'empêche de dormir. C'est décidé: il partira dans le Vercors et ne reviendra que dans dix jours avec une Isabelle.

De son côté, Elsa s'ennuie. Sa mère fait sa vie en oubliant fréquemment l'existence de sa progéniture. Heureusement qu'il y a Julien, se dit-elle: ce vieux monsieur a toute une pièce de son appartement habitée par de vrais papillons! Elle le sait puisqu'il a été d'accord - en maugréant, c'est vrai - de l'accueillir un soir où sa mère avait oublié de venir la chercher à la sortie de l'école. Elsa apprend le projet d'excursion de Julien et s'arrange pour se glisser incognito dans sa voiture. Et l'histoire se poursuit en pleine nature (assez platement photographiée), parsemée de rencontres éphémères: randonneurs, géomètre, famille indigène...

Tout pour plaire dans ce film: un comédien chevronné formant duo avec une gamine à croquer, une bonne dose de connivence entre les deux, des dialogues souvent savoureux et beaucoup de papillons multicolores. Au début du film, décors et mise en scène placent le paysage psychologique: les séquences dans l'appartement de Julien donnent bonne assise au récit qui démarre bien. Puis viennent les incohérences: celles qui rendent possible l'escapade dans le Vercors, dans un parfait mais improbable isolement du reste du monde. Elsa et Julien marchent dans la montagne. Elle le submerge de ses questions et remarques naïves de petite citadine ignorante. Lui prend la peine d'y répondre en endossant toujours davantage le gilet du bon grand-papa qu'il est devenu pour elle. Et le spectateur guette la réplique originale de la fillette. Ces échanges finissent par tourner en boucle, parce que le scénario ne parvient pas à faire rebondir l'action dramatique. Il met en place autour du duo de tête une foule de figurants en oubliant d'en faire de vrais personnages, capables d'avoir part à la trame.

Oui, Julien plonge dans son passé; oui, Elsa et sa maman s'engageront après cette aventure dans une autre qualité de relation. Mais la seule métamorphose crédible du film reste celle du papillon. Autour, les personnages évoluent peu et - malgré les promesses de l'affiche: ""Le papillon est un mot d'amour plié en deux"" - la poésie n'est pas du voyage."

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