Juste un baiser

Affiche Juste un baiser
Réalisé par Gabriele Muccino
Pays de production Italie
Année 2001
Durée
Musique Paolo Buonvino
Genre Romance, Comédie, Drame
Acteurs Stefano Accorsi, Giovanna Mezzogiorno, Stefania Sandrelli, Martina Stella, Marco Cocci
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 448
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le cinéma italien n'est plus ce qu'il était et, quand aujourd'hui un film fait surface, on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine nostalgie en se souvenant des comédies aussi drôles que percutantes dont il serait trop long de dresser la liste et que signaient entre autres des Comencini, Risi et Scola.

Gabriele Muccino, peu connu chez nous, connaît un grand succès dans la Péninsule. Il appartient à une nouvelle génération, celle qui a été formée (parfois déformée) par la télévision. Cela se sent fortement dans son œuvre qui donne l'impression d'avoir été réalisée à la va-vite. Il met en scène toute une série de personnages et de couples qui s'entrecroisent et traînent leurs problèmes existentiels. Il y a les jeunes adultes qui se cherchent, qui rêvent d'un autre ailleurs et qui veulent se démarquer de leurs aînés embourgeoisés dans leurs habitudes. Il y a aussi les quinquagénaires tout surpris d'avoir vieilli.

Ce portrait de groupe, cette radioscopie de la société italienne et contemporaine ne manque certes pas d'intérêt et de sujets de réflexion sur soi-même. On a besoin d'amour et en même temps on en a peur. On a une soif immature de liberté qui conduit à une sorte d'emprisonnement. Le cinéaste qui est aussi l'auteur du scénario original, décrit avec sévérité l'égoïsme du mâle et sa relation ambiguë avec la maternité. Il y a dans ce film beaucoup de pointes justes et de fines observations dans cette valse des sentiments, des doutes, des mensonges et des besoins de vivre dans notre société qui perd ses repères.

Le cinéma français s'est souvent essayé à dresser ce type de portrait; mais n'est pas Claude Sautet qui veut. Dommage, car Carlo, Giulia, Marco, Arianna et les autres auraient bien pu être les copains de Vincent, François, Paul et les autres.

Maurice Terrail