Ah! Si j'étais riche

Affiche Ah! Si j'étais riche
Réalisé par Michel Munz, Gérard Bitton
Pays de production France
Année 2002
Durée
Musique Michel Munz
Genre Comédie
Distributeur inconnu
Acteurs Jean-Pierre Darroussin, Richard Berry, Valeria Bruni Tedeschi, François Morel, Roland Menou
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 448
Bande annonce (Allociné)

Critique

Que se passerait-il si d'un jour à l'autre vous deveniez multi-millionnaire? C'est ce que tentent d'explorer Michel Munz et Gérard Bitton, dans un film souvent drôle, intelligent et tendre dans son analyse des êtres et de la société, mais recouvert d'un humour un peu trop épais.

Petit représentant en produits capillaires, Aldo (Jean-Pierre Darroussin) passe des jours difficiles. Les cosmétiques qu'il vend attirent les guêpes; le tout nouveau patron - un de ses vieux amis qui ne le reconnaît qu'à contre-coeur - remplace l'équipe des anciens de la boîte par de jeunes représentants dynamiques. En plus, il n'arrive pas à payer sa nouvelle voiture et le couple qu'il forme avec Alice (Valéria Bruni-Tedeschi) chancelle. Ils sont en instance de divorce.

Au milieu de ce guêpier, un événement inespéré: il gagne 10 millions d'euros au loto. En allant annoncer cette bonne nouvelle à sa femme, il découvre qu'elle le trompe avec son nouveau patron. Il décide dès lors de garder le secret pour lui, au moins jusqu'au divorce. Immensément riche, il continue à vivre comme un pauvre la journée, s'offrant le soir de délicieux repas dans un grand restaurant.

La réussite d'Ah! Si j'étais riche tient dans la justesse de la réflexion sociale et affective qui soutient le scénario. Le climat d'insécurité généralisée dans lequel nagent les sociétés occidentales génère une déprime rampante dont les couches moyennes et défavorisées sont les premières à faire les frais. Le stress qu'il engendre atteint autant le moral des personnes que l'équilibre des couples et des familles. Le gros lot qui tombe sur Aldo redonne illico de l'oxygène à cet homme en déroute. Mais tout n'est pas résolu pour autant.

L'intelligence du scénario c'est de mettre le tableau en suspension, de laisser les choses et les êtres se révéler, de permettre aux pièces réellement maîtresses des conflits d'émerger. C'est par le silence que garde Aldo sur sa soudaine fortune que cette opération de mise à jour des enjeux peut s'effectuer. Le film confirme alors l'adage: l'argent, à lui seul, ne fait pas le bonheur. Le bonheur d'Aldo va dépendre de la richesse des relations qu'il entretient avec les autres, de la qualité des liens qu'il parviendra ou non à retisser avec Alice. Il dépendra donc aussi de la manière d'utiliser son trésor: son argent va lui permettre - après s'être servi un peu lui-même - de partager, et surtout de prendre des décisions courageuses contre la froideur des logiques économiques.

Michel Munz et Gérard Bitton, scénaristes de plusieurs autres longs métrages (dont LA VERITE SI JE MENS 2), assument pour la première fois ensemble la réalisation d'un film. Plus à l'aise dans l'écriture, leur réalisation est sans grande originalité mais tient plutôt bien la route.

Côté jeu, Jean-Pierre Darroussin et Valéria Bruni-Tedeschi composent des personnages très réussis, interprétés avec beaucoup de finesse et de nuances. Ils parviennent à se faufiler à travers les ornières de l'humour ""grosse ficelle"" qui recouvre malheureusement l'ensemble du récit. Si à plusieurs moments les situations deviennent franchement drôles, la couche d'humour qui nappe le gâteau est loin d'être fine. Elle détonne avec la saveur du cœur de la tourte."

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Ancien membre 14
Daniel Grivel 9
Anne-Béatrice Schwab 5