Spider

Affiche Spider
Réalisé par David Cronenberg
Pays de production Canada, Grande-Bretagne
Année 2002
Durée
Musique Howard Shore
Genre Thriller, Fantastique
Distributeur Metropolitan FilmExport
Acteurs Ralph Fiennes, Gabriel Byrne, Lynn Redgrave, Miranda Richardson, Bradley Hall
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 447
Bande annonce (Allociné)

Critique

David Cronenberg a débuté par d'étranges séries B d'horreur, avant de devenir un cinéaste culte dans les années 80 et d'être considéré comme un auteur à part entière, grand spécialiste de l'exploration psychanalytique à tendance fantastique. Spider dans l'oeuvre du réalisateur canadien, apparaît comme un film sage et l'on ne va pas trop s'en plaindre. Sorti d'un asile psychiatrique, Spider est transféré dans un foyer de réinsertion sociale d'une banlieue londonienne. C'est à quelques rues de là qu'il a vécu, à l'âge de douze ans, un drame familial qui a brisé sa vie. De retour sur les lieux Spider replonge peu à peu dans ses souvenirs et mène une étrange enquête qui va remettre en cause jusqu'à sa propre personnalité, en lui faisant découvrir que la mémoire est sélective et que la vérité peut être autre que celle que l'on croit posséder.

Film dont le découpage, les décors et la mise en scène sont tirés au cordeau, Spider renonce (presque) à toute provocation visuelle: il est donc accessible à un large public, mais ne laissera sans doute pas une trace indélébile derrière lui.

Antoine Rochat


Grand spécialiste des univers parallèles et de l'exploration psychanalytique à tendance fantastique, David Cronenberg présente ici une sorte de polar psychologique complexe proche du cauchemar. On est cependant assez loin du caractère agressif de ses derniers films (Crash, Existenz). Dans l'œuvre très personnelle du réalisateur canadien, Spider apparaît comme un film sage et l'on ne va pas trop s'en plaindre.

Libéré d'un asile psychiatrique où il semble avoir été interné dès l'enfance, Dennis Clegg (Ralph Fiennes) - que ses parents traitaient d'araignée" - est transféré dans un foyer de réinsertion sociale d'une banlieue londonienne. C'est à quelques rues de là qu'il a vécu, à l'âge de 12 ans, un drame familial qui a brisé son existence. De retour sur les lieux de son enfance "Spider" replonge peu à peu dans ses souvenirs et mène une étrange enquête qui va remettre en cause jusqu'à sa propre personnalité, en lui faisant découvrir que la mémoire est sélective et que la vérité que l'on croit détenir ne résiste pas à un deuxième examen.

Spider peut être considéré comme un film qui serait projeté dans la tête d'un homme qui a perdu la raison. Le récit est une plongée dans le passé: "Spider" va assister aux moments les plus importants de sa vie, physiquement présent, mais en tant que témoin invisible et passif. Dans ce long et lent retour en arrière il va tout revivre, mais finira par mélanger le passé et le présent: mère, belle-mère et tenancière du foyer (toutes trois incarnées par Miranda Richardson) ne seront plus à ses yeux qu'une seule et même personne. A partir de là - et comme toujours avec Cronenberg - une totale liberté d'interprétation est laissée au spectateur.

Nouvelle variation sur le thème de la folie et plongée dans l'inconscient et les méandres de la mémoire, Spider est un film dont le découpage (méticuleux), les décors (une triste banlieue industrielle) et la mise en scène (épurée) sont tirés au cordeau. La dernière œuvre de Cronenberg - tirée du roman éponyme de Patrick McGrath - est de facture classique et renonce aux habituelles provocations visuelles de son auteur. Elle est donc accessible à un large public, mais ne laissera sans doute pas une trace indélébile derrière elle.

Antoine Rochat

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 10
Georges Blanc 11
Geneviève Praplan 20
Ancien membre 14
Anne-Béatrice Schwab 15