Critique
Le scénario est vite raconté dans sa banalité. Angèle, jeune fille de la campagne, naïve et pure comme un ange, est séduite par un jeune homme de passage. Ce citadin est revenu au pays pour l'ensevelissement de sa mère. Et il s'en va... Elle n'oubliera jamais. Lui ne s'en souvient plus. Et pourtant ils se reverront par l'invraisemblance d'un hasard. Mais, malgré un traitement par trop sentimental, tout cela finira autrement que ce que l'on attend.
Est-ce un conte, une comédie grinçante, un drame psycho-social, un mélo? C'est un peu tout cela; et c'est là l'erreur. Perez s'est cherché un style qu'il n'a pas trouvé. La mise en scène est inexistante, de même que la direction des acteurs. Et pourtant, il y a quelques talents parmi les comédiens. On se demande ce qu'ils font là, à part s'ennuyer à mourir, comme le spectateur. Le record est détenu par Guillaume Depardieu, aussi inexpressif qu'une porte de garage. Mais lui ne s'ouvre jamais; pas l'expression d'un moindre sentiment, pas même un sourire. Ce n'est peut-être pas de sa faute. Aucun des personnages ne paraît crédible, faute de la moindre analyse psychologique. D'autant qu'ils sont tous placés dans des situations invraisemblables.
Maurice Terrail