Mischka

Affiche Mischka
Réalisé par Jean-François Stévenin
Pays de production France
Année 2001
Durée
Musique Philippe Miller
Genre Comédie dramatique
Distributeur Bac Films
Acteurs Jean-François Stévenin, Jean-Paul Roussillon, Rona Hartner, Yves Afonso, Salomé Stévenin
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 445
Bande annonce (Allociné)

Critique

"A la fois comédie, road-movie et drame psychologique, MISCHKA charrie beaucoup d'idées, multiplie les pistes et les personnages, mais finit par larguer le spectateur en route.

Un peu comme le vieux Mischka (Jean-Paul Roussillon), Falstaff lourdaud que sa famille oublie sur le bord de l'autoroute, quelque part entre la Bourgogne et la Gironde. On pense un instant à la Rosalba de PANE E TULIPANI, mais n'est pas Silvio Soldini qui veut, et d'ailleurs Mischka ne sera qu'une figure parmi d'autres, au milieu de la bonne douzaine de personnages - de toutes les générations - qui vont se rencontrer fortuitement durant les vacances: il y aura Gégène (Jean-François Stévenin), le vieil infirmier en cavale, Jane (Salomé Stévenin), l'adolescente en fugue avec son petit frère, Joli-Cœur (Rona Hartner), la belle rockeuse toute pétillante de vie, Muller (Jean-Paul Bonnaire), l'ami un peu simplet de Johnny Halliday... Tout ce monde cherche de l'affection, avec une naïveté parfois touchante et souvent maladroite. Famille éclatée ou recomposée, fille à la recherche de son père, mère quittant enfants et mari, on trouve de tout dans MISCHKA. Et c'est bien là que le bât blesse: il y a trop. Au milieu de tous ces gens qui se croisent, se perdent et se retrouvent, le spectateur lâche prise: les arrêts brusques ou les accélérations du temps, les pauses inattendues, les changements de ton constants ne facilitent pas la lisibilité et la compréhension de l'histoire (ou plutôt des histoires).

Jean-François Stévenin donne l'impression de s'être laissé déborder. Il lui a d'ailleurs fallu recourir à l'aide du hasard - trop souvent sollicité - et prendre des libertés avec le temps - trop souvent soumis à accélération - pour que tous les morceaux de son puzzle veuillent bien tenir ensemble.

L'idée du film, selon le réalisateur, c'était de ""faire de la vie!"" Dont acte. Mais c'est un peu mince si l'on définit la vie par l'inattendu, l'accidentel, le fortuit, la liberté ou l'envie de larguer les amarres.

Reste un film qui sort de la banalité et qui contient quelques belles et fortes scènes (la rencontre de Jane avec son père, l'amitié naissante de Gégène et de Mischka). Et le travail de Jean-François Stévenin avec ses acteurs est excellent: il faut voir Rona Hartner plonger ses ongles vernis dans le cambouis du moteur de sa voiture cahoteuse... comme le film."

Antoine Rochat