Critique
HORS SERVICE se voulait - à en croire les propos très présomptueux du réalisateur - une comédie sur la rédemption. Pas moins que cela. En fait le film porte mal son nom: HORS SERVICE est un mauvais film de série Z. Pas plus que cela.
L’histoire de ces cinq tueurs à gages minables qui flinguent à tout venant ne suscite aucun intérêt. Même si l’un d’entre eux, Marchand, a tout à coup envie de laisser son colt au vestiaire et de se racheter de tous les crimes passés. La conversion subite dudit Marchand a lieu au soir d’une violente dispute avec sa femme, qu’il gratifie d’un uppercut au menton l’expédiant pour la durée du film (à cinq minutes près) dans le coma.
On vous fera grâce des détails et du coup de théâtre final. Marchand a beau essayer de sauver celles et ceux qui auraient dû être ses prochaines victimes. Le film ne trouve jamais son rythme, l’intrigue est ennuyeuse, on s’enlise et tout cela est réalisé sans talent aucun. On ne peut pas à la fois brasser de grandes idées et hésiter tout au long du film sur le ton à adopter. Ce constant va-et-vient entre le grand-guignol et le cynisme amer, entre l’humour macabre et la parodie du film de genre (serial killer) ne débouche que sur l’ennui: grossièretés (inutiles), jeux de mots (plats), tout finit par lasser. Aucune sympathie n’est possible pour ces malfrats qui ont tout de même le bon goût de s’entretuer jusqu’au dernier, exception faite de Marchand qui restera affublé d’une épouse amnésique. Tant mieux pour elle, elle a déjà oublié toute cette vilaine histoire.
Antoine Rochat