L'édito de Sabrina Schwob - Salles de cinéma: défense d’entrer!

Plusieurs rebondissements, accompagnés de colère, secouent le milieu cinématographique romand ces derniers jours: l’ouverture - déjà ajournée par rapport à d’autres lieux de vie - des salles de cinéma est enterré par le Conseil fédéral jusqu’à la fin du mois de janvier au moins. Pourquoi le ski, les commerces, les musées et pas les cinémas?

Le paradoxe relevé par Olivier Moeschler dans un entretien accordé à la RTS semble apporter une réponse à cette question: si personne ne remet en doute l’importance de la culture, on est facilement enclin à penser qu’elle évolue au-delà des contingences matérielles…

Alors, mobilisation, inquiétudes, incompréhensions et sentiments d’injustice n’y changeront rien: il nous faudra continuer, pour un moment encore, de trouver, comme tous les acteurs du secteur, d’autres moyens de faire vivre tant bien que mal cette industrie. Le Festival Visions du Réel offre une sélection de films disponibles toute l’année en ligne pour les écoles, le directeur du GIFF propose, dans un article du Temps, d’opérer véritablement une transition (soutenue financièrement) vers le numérique en ligne.

Le visionnement de films ailleurs qu’au cinéma est pour beaucoup une pratique dominante, imposée temporairement à tout un chacun, même aux plus récalcitrants en mal de films. Pour en rendre compte, nous vous proposons, dans ce numéro de fin d’année propice au bilan rétrospectif, un top 5 des œuvres vues en dehors des salles de cinéma. Beaucoup de classiques, mais aussi des séries, films Netflix et cinéastes peu connus.

Dans ce numéro, amaigri par la fermeture des salles, une seule critique de film: Kajillionaire (sorti en Suisse alémanique) qui accompagne Old Dolio, une jeune femme pauvre, évoluant dans un monde (familial) froid et dénué d’affection. On ne manquera pas non plus de se (re)plonger dans les adaptations cinématographiques de l’œuvre d’Agatha Christie dont l’atmosphère parfois étouffante résonne avec les deux épisodes spéciaux d’Euphoria (qui font suite à la première saison). On (re)découvre également les mots quelque peu désabusés de l’acteur français, Melvil Poupaud, sur son métier de comédien dans son carnet Voyage à Film City.

Au contraire de ce bilan plutôt sombre, nous espérons que ces fêtes de fin d’année seront belles, qu’elles soient en petit comité, à distance ou autour d’un film!