L'édito de Sabrina Schwob - Rêves projetés

Le 08 septembre 2021

Parmi les tendances du cinéma actuel, on remarque une importance accordée aux drames du quotidien ainsi qu’à la trajectoire de personnages issus d’une minorité, ceci retraduit de manière la plus réaliste possible. Supernova d’Harry Macqueen parvient en ce sens à explorer l’intimité d’un couple, que la maladie vient ronger. A contrario Gogo échoue remarquablement dans cette recherche: les artifices mobilisés pour rendre le parcours de la protagoniste spectaculaire desservent le propos, prenant le public, au même titre que Gogo, pour un imbécile.

Tel Pygmalion face à sa statue, le cinéma peut aussi servir à qui s’en empare de toile de projection: Machini, La Nuit des rois ou Zahorí donnent par exemple forme aux vies rêvées, belles ou inquiétantes. Le premier, court métrage d’animation présenté au Festival cinémas d’Afrique, évoque de façon imagée «un monde programmé pour la destruction» tandis que le long métrage de Philippe Lacôte confère aux contes le pouvoir de s’immiscer dans le réel et sublimer ainsi les conditions de vie de prisonniers. Enfin, celui de Marí Alessandrini, dont la parole introduit ce numéro, conte une histoire qui prend l’allure d’une fable.

Mais laissons un moment de côté le cinéma, sans pour autant cesser nos rêveries: nous désirerions connaître votre avis, vos souhaits ou idées quant à notre chère revue, grâce à un questionnaire en fin de numéro. L’occasion, espérons-nous, de mieux vous connaître.