Rencontres 7e Art Lausanne

Le 12 mai 2021

Le festival Rencontres 7e Art Lausanne a eu lieu du 26 avril au 2 mai derniers. Une 4e édition hybride - mesures sanitaires obligent - entre projection à jauge réduite et «masterclasses» en ligne. Malgré ces contraintes, la programmation n’a pas été dénuée d’intérêt.


Habituellement portées par une thématique forte (Le Nouvel Hollywood, Au-delà des limites et Histoires d’amour respectivement en 2018, 2019 et 2020), les Rencontres de cette année ont principalement mis en avant un slogan: «Vive le cinéma!» Une formule en guise de célébration du 7e art qui tombe à point nommé. En effet, dans un premier temps repoussée, cette édition 2021 a bénéficié de la récente réouverture des salles pour permettre des projections accessibles au public.


Et quoi de mieux pour entamer le festival et célébrer le retour de la culture - pour de bon, espérons-le - qu’un des plus grands classiques de la comédie américaine, à savoir The Party de Blake Edwards. Sorti en 1968, le film est un condensé d’humour de situation et de comique de répétition. Hrundi - incarné par l’exceptionnel Peter Sellers - est un acteur indien extrêmement maladroit. Lorsqu’il est invité par erreur chez un grand producteur de cinéma, la fête se transforme en une escalade de bourdes et maladresses, jusqu’à finir en soirée mousse géante accueillant même… un éléphanteau. Drapé dans les couleurs chatoyantes de son Technicolor, le film est un délice à redécouvrir, qui plus est sur grand écran.


Faisant suite à cette première projection, d’autres, de films non moins cultes, ont été diffusés dans la salle Paderewski du Casino de Montbenon. Parmi les grands classiques, citons Raging Bull de Martin Scorsese, Citizen Kane d'Orson Welles et Le Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot (dont nous vous parlions dans notre numéro 850 au gré d’une rétrospective sur le réalisateur). Le cinéma suisse était également à l’honneur avec la programmation, notamment, de Petite Sœur et Les Enfants du Platzspitz.


Enfin, Tenue de soirée et Buffet froid, deux incontournables de la filmographie de Bertrand Blier, ont également été diffusés. Le réalisateur, qui était présent à Lausanne, s’est en outre prêté à l’exercice de la «masterclass». Durant plus d’une heure, il a répondu aux questions qui lui ont été posées et est revenu sur son approche du cinéma. Mais il n’était pas le seul. Afin d’honorer son intitulé, le festival a organisé des rencontres donnant la parole à Vincent Perez - président du festival - Doria Tillier, Marthe Keller et Jean Dujardin. Exercices qui ont pu réunir un petit groupe de chanceux dans les bâtiments de l’ECAL et qui pouvaient être suivis en ligne pour les autres.


Les Rencontres du 7e Art Lausanne ont tenu leur promesse: projeter des films et rencontrer des artistes dans le respect des normes sanitaires. Si la limite de spectateurs imposée ne permet pas encore de profiter pleinement de l’expérience de la salle, il n’en demeure pas moins que ce genre d’événement redonne goût au cinéma «en vrai» et est de bon augure pour la suite.