L'édito de Sabrina Schwob - Réalisatrices derrière la caméra
Le 23 juin 2021
Les beaux jours font concurrence aux cinémas, qui, par leur programmation, tentent tant bien que mal d’amener les spectatrices et spectateurs dans les salles. Certains films échouent à nous séduire, telle la désolante comédie Le Sens de la famille, qui amalgame comédie et bêtise ou encore Pierre Lapin 2: Panique en ville, tant par son animation numérique que par sa narration. D’autres au contraire, signés par des réalisatrices, sont de véritables réussites, comme Slalom de Charlène Favier, portant sur la relation ambiguë entre un entraîneur et son élève, avant que les limites ne soient franchies. Cette thématique apparaît également dans un autre film présenté au CityClub, Sami, Joe und ich de Karin Herberlein, dans lequel un patron abuse de son autorité pour violer une adolescente. Ces deux films proposent d’épouser le point de vue de protagonistes féminines, comme dans Sœurs de la cinéaste Yamina Benguigui, dans lequel un drame familial conduit trois sœurs à renouer avec leur père et un passé douloureux.
First Cow, le dernier long métrage de la cinéaste indépendante Kelly Reichardt, porte son regard, par un récit simple, sans prétention, sur une amitié entre deux outsiders, échoués sur des terres hostiles et s’éloignant des stéréotypes de la virilité mais qui aspirent, comme les autres, à s’enrichir. Film incontournable, qui rappelle qu’avec peu de moyens, le cinéma peut concevoir des chefs-d’œuvre.