L'édito de Sabrina Schwob - Magies de Noël
Le 12 décembre 2018
«Par ailleurs, le cinéma est une industrie.» Cette célèbre phrase de Malraux ne manque pas d’évidence en période de Noël, où la sortie de certains films est prévue spécialement pour les circonstances. Walt Disney, comme chaque année, propose une œuvre hivernale : Le Retour de Mary Poppins, qui modernise le fameux dessin animé au nom éponyme en lui donnant une suite, apparaîtra prochainement sur nos écrans.
L’aspect commercial de ces fêtes, qui peut en agacer plus d’un, conduit également à la promotion ou création de marchandises particulièrement conçues à cet effet, n’épargnant pas bien sûr le cinéma. En effet, les magasins regorgent de coffrets occupant les rayons sur une courte période. Si c’est l’occasion privilégiée de remettre au goût du jour des grands réalisateurs ou films cultes par une logique de collection des œuvres complètes, d’autres assemblages paraissent pourtant bien plus hétérogènes, joignant des films autour d’une thématique. On pourrait s’étonner de voir se côtoyer Shining, L’Aventure intérieure, Gremlins et Les Goonies dans la catégorie vague et promotionnelle des dix films cultes...
Il est pourtant des œuvres que l’on aimerait voir et revoir durant cette période. Que ce soit, selon les goûts, des classiques du cinéma hollywoodien tels que La Vie est belle (Frank Capra, 1946), Le Miracle sur la 34e rue (George Seaton, 1947), Gens de Dublin (John Huston, 1987), des comédies romantiques à la Love Actually (Richard Curtis, 2003), des films fantastiques comme la saga Harry Potter ou encore des comédies dans la veine du Père Noël est une ordure (Jean-Marie Poiré, 1982) et ainsi de suite. S’ils ont en commun d’avoir pour toile de fond les fêtes de fin d’années, et de laisser une part au merveilleux, à l’espoir, leur rediffusion ou visionnement répétés ne constitue-t-il pas avant tout une pratique spectatorielle où le partage prime sur le plaisir de la découverte?