L'édito de Adrien Kuenzy - La Rencontre

Le 26 août 2021

Elle est si belle lorsqu’on ne l’attend pas, si puissante quand elle concrétise une envie: la rencontre. J’ai pu la vivre en faisant la connaissance d’une équipe de passionné.e.s - celle de votre cher bimensuel - qui m’a chaleureusement accueilli cet été et confirmé, en un instant, à quel point le cinéma est un art qui rassemble.

Après cette longue pause estivale, votre revue revient ainsi en force pour de nouvelles aventures. Et toujours pour vous relater de merveilleuses rencontres, celles qui ont pu se faire, enfin, dans les plus beaux festivals d’ici et d’ailleurs: à Cannes, Locarno, Neuchâtel… Au-delà des films en compétition, au sujet desquels vous trouverez de riches papiers dans ce numéro, ce sont les réactions des foules et les débats qui ont suivi les projections qui ont permis d’insuffler d’autres dimensions aux œuvres, que celles-ci soient captivantes, repoussantes ou décevantes. N’est-ce pas là le sens de ces manifestations qui nous ont tant manqué? Le Locarno Film Festival en est un bon exemple, alliant qualité des programmes et proximité avec ceux qui font le cinéma aujourd’hui. Accoudés à un coin de bar, les acteurs islandais Auðunn Blöndal et Egill Einarsson, incarnant deux policiers qui tombent amoureux dans l’hilarant Cop Secret en compétition, ont été rencontrés par hasard. Leurs mots sur la belle opportunité de représenter un couple de flics homosexuels, dans une comédie qui détourne autant les codes du film d’action que les stéréotypes masculins, n’ont fait qu’enrichir la perception du long métrage.

Une chance aussi de converser avec la cinéaste et scénariste française Axelle Ropert, qui présentait Petite Solange, un drame au sujet d’une adolescente qui subit la séparation de ses parents. La réalisatrice a alors, dans un café, raconté des bribes de son enfance tout en aiguisant notre regard. Enfin, entre deux discussions, on apprendra que le nouveau directeur artistique de Locarno, Giona A. Nazzaro, donne du pain le matin aux oiseaux qui croisent son chemin, tout près de son bureau, en plein cœur de la ville. Il nous a expliqué plus tard que ce n’est pas lui qui leur offre du temps, mais bien l’inverse. Une belle façon de se remémorer tous ces instants suspendus, qui font la joie de ceux qui les vivent pleinement; au coin d’une rue, devant un chef-d’œuvre ou un navet, qui sait.

Allez, bonnes séances et au plaisir de vous croiser un jour!