Méduses (Les)

Affiche Méduses (Les)
Réalisé par Etgar Keret, Shira Geffen
Pays de production Israël
Année 2007
Durée
Musique Grégoire Hetzel, Christopher Bowen (II)
Genre Drame
Distributeur Pyramide Distribution
Acteurs Sarah Adler, Noa Raban, Gera Sandler, Assi Dayan, Miri Fabian
Age légal 10 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 548
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Premier long métrage de deux cinéastes israéliens, film ""choral"" qui nous plonge dans le Tel-Aviv d'aujourd'hui, LES MEDUSES est une œuvre impressionniste qui laisse place à la poésie, à l'imaginaire. Une véritable réussite.

Trois pistes à suivre. Celle d'une mystérieuse petite fille aux yeux bleus, sortie de la mer avec ses cheveux mouillés et sa bouée canard vissée sur le ventre, qui va changer la vie de Batya, serveuse maladroite engagée dans un hôtel lors des réceptions de mariage. Celle d'un couple qui vient de se marier, plus précisément de l'épouse qui se casse la jambe au soir des noces. Celle de Joy enfin, une employée de maison philippine, qui va tenter de renouer les liens entre une vieille mère grincheuse (dont elle a la charge) et sa fille actrice...

La petite fille aux yeux bleus va traverser le film comme un petit ange, un petit mirage. Autour d'elle les personnages s'accrochent, hésitent, se perdent, se croisent ou se retrouvent. Le film joue sur la frontière ténue entre le rêve et la réalité, nous proposant des moments de désordre ou de grâce... Maniant avec subtilité la surprise, l'humour et l'émotion, les réalisateurs ont réussi à se situer à la fois dans un monde légèrement merveilleux et dans la vie de tous les jours. LES MEDUSES se présentent comme une succession de petits chapitres de la vie quotidienne, comme des fragments d'existence volés à plusieurs personnages qui paraissent parfois peu loquaces, mais qui, finalement, vont faire un pas les uns vers les autres, à travers un regard, une main tendue, un geste.

Un film tout en nuances, bien construit, où une caméra parfaitement à sa place a réussi à capter le réel tout en sachant se faire oublier. Les méduses savent piquer: ici elles enlacent notre main et nous entraînent dans un monde proche du merveilleux.



Antoine Rochat





Tel-Aviv. Un mariage juif déroule ses fastes dans un hôtel habitué à accueillir de telles réceptions. Buffet, danses, une alcoolémie en crescendo, et voilà la mariée qui se casse la jambe. Le plâtre posé aux urgences rend impossible le vol vers les Caraïbes, destination du voyage de noces. Le couple est réduit à se rabattre sur un hôtel local sur le front de mer, avec ses chambres impersonnelles, l’odeur et le vacarme de la rue, la vue sans charme... La lune de miel tiendra-t-elle le coup?

Quant à Batya (Sarah Adler), serveuse aux réceptions de mariage tyrannisée par un chef despotique, elle voit sa vie bouleversée par une mystérieuse petite fille muette surgie de la mer dont elle est forcée de s’occuper, le début du shabbat empêchant la police de rechercher les hypothétiques parents...

Joy, Philippine à tout faire ne parlant pas un mot d’hébreu, prend soin d’une vieille Juive un peu rugueuse et s’emploie à la rapprocher de sa fille.

Une fois que l’on est entré dans ce film où tout peut arriver, on sera pris par l’ambiance chorale qui voit des destinées s’entrecroiser ou se côtoyer en parallèle; poésie et non-sens cohabitent gentiment.



Daniel Grivel"

Ancien membre