Dahlia noir (Le)

Affiche Dahlia noir (Le)
Réalisé par Brian de Palma
Titre original The Black Dahlia
Pays de production Allemagne, U.S.A.
Année 2006
Durée
Musique Mark Isham
Genre Policier, Drame, Thriller
Distributeur elitefilms
Acteurs Josh Hartnett, Aaron Eckhart, Scarlett Johansson, Hilary Swank, Mia Kirshner
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 535
Bande annonce (Allociné)

Critique

Tiré du célèbre roman noir éponyme de James Ellroy, voici une réalisation aussi soignée que glaciale qui explore, sous l'apparence du polar, le tréfonds, voir les bas-fond, de l'âme humaine. Lorsqu'une affaire se présente, qu'un crime doit être élucidé: "Cherche la femme, Bucky. N'oublie jamais ça."

Ainsi s'exprime Lee, un flic obsédé, à son ami et rival que son enquête mènera aux confins de lui-même, dans les eaux fangeuses du genre humain. Dès lors, ce qui n'aurait pu être qu'un thriller bien ficelé devient, avec la patte de Brian de Palma, une tragédie ponctuée de violents accents. Les années 40 servent de décor au meurtre sordide d'une starlette, Betty Short, ""le Dahlia noir"". Mais quel est le mobile? Et qui sait quoi? Les intérêts s'affrontent, les jeux de masques abondent et les mensonges s'accumulent, multipliant les apparences et du coup les fausses pistes. La peur est alors palpable lorsqu'elle fait grimper le prix de la vérité pour Bucky, condamné à aller au bout de lui-même, de l'amitié et de l'amour.

Servi par d'excellents interprètes, ce film sombre pèche un peu par la complexité de son scénario. Toutefois, l'essentiel n'est peut-être pas là et se voit davantage rendu avec une étonnante efficacité au travers des atmosphères glauques qui renvoient elles-mêmes aux caractères troubles des principaux personnages, où l'obsession et la folie font bon ménage avec l'avidité et la soumission. Autant dire que les mondes de James Ellroy et de Brian de Palma sont parallèles, et ce que le premier a tenté avec brio par l'écriture, le second a désiré le faire sentir jusqu'à la moelle à son spectateur; et que si celui-ci se perd, il n'en éprouvera que mieux le gouffre dans lequel est tombé Bucky. S'en sortira-t-il? Et à quel prix? Eclairages et décors impressionnent plus que la musique - et notamment les solos de trompette aux accents de Miles Davis, quelque peu anachroniques - et forment un superbe écrin à ce que l'on peut considérer comme un excellent Brian de Palma.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 16
Daniel Grivel 15
Geneviève Praplan 15
Anne-Béatrice Schwab 15
Maurice Terrail 11