Affaire Josey Aimes (L')

Affiche Affaire Josey Aimes (L')
Réalisé par Niki Caro
Pays de production U.S.A.
Année 2005
Durée
Musique Gustavo Santaolalla
Genre Drame
Distributeur foxwarner
Acteurs Charlize Theron, Frances McDormand, Woody Harrelson, Sissy Spacek, Sean Bean
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 520
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ce long métrage est inspiré d'une histoire vraie qui défraya la chronique dans les années 70 aux Etats-Unis. Un film fort, porté par Charlize Theron, actrice charismatique.

Josey Aimes, jeune divorcée, mère de deux enfants, revient dans son Minnesota natal à la recherche d'un emploi. Un seul débouché dans la région: travailler à la mine de fer. Elle est parmi les premières femmes à devenir ouvrière dans une collectivité masculine, forcément machiste. Celles qui y travaillent s'exposent aux rebuffades, quand ce n'est pas l'hostilité crasse. La dernière arrivée se trouve plus encore en butte aux humiliations: les plaisanteries douteuses, les invectives salaces, le harcèlement sexuel lui deviennent vite intolérables.

Josey se fait alors porte-parole de la cause des femmes dans l'entreprise. Les incidents se multipliant, et au risque de se mettre à dos ses compagnes qui se contentent du "taisons-nous", elle porte l'affaire en justice. Elle est encouragée et défendue par un avocat sensible à la cause de cette femme et résolu à gagner ce premier procès d'action collective pour harcèlement sexuel. En marge de ce combat judiciaire se découvrent d'autres blessures et conflits relationnels: viol, dureté du père, violence du mari, et maintenant crise d'identité du fils adolescent. Le procès va peut-être contribuer à guérir au-delà de son objet.

Les drames et heurts de cette femme ont de quoi faire un film noir rempli de désespoir, à la Zola. Il y a des moments abjects. Mais, sans concession et sans hargne, Niki Caro nous fait rejoindre la vie de Josey avec une virtuose intensité. Même vue du ciel, l'usine monstrueuse traversant les saisons de neiges et de verdoiement reste un labyrinthe qui fait pressentir des nuits d'angoisse et des lueurs d'aube rassurante. Au-delà du fait historique, l'intrigue fonctionne aussi comme la métaphore d'un abcès intérieur qui resurgit douloureusement dans la conscience, à un moment crucial de l'existence. Descendre aux enfers - dans une mine de fer - pour brûler, guérir, exorciser des séquelles douloureuses.

Historiquement, le procès a duré longtemps; dans un film, comment le rendre aéré, crédible, jamais barbant? Niki Caro y réussit de main de maître à coup de séquences en flash-back, de vues aériennes sur le site minier, quitte à devoir imposer quelques scènes répulsives, d'un hyperréalisme un peu trop appuyé à mon goût. Tout cela, dit le producteur, "pour que se noue un rapport organique entre les acteurs et cet environnement".

La vérité qui se découvre est ponctuée de scènes réconfortantes, vivifiantes: le père, mineur lui aussi, abandonnera pour la première fois sa rancœur contre sa fille et osera se positionner en tant que père. Un regard qui en dit long sur la réconciliation. Et puis la confession émouvante de Josey à ce fils, fruit de l'opprobre, qu'elle n'a pas eu l'opportunité de faire disparaître. L'amour avait pris le dessus, tout comme aujourd'hui c'est l'amour pour les siens qui lui fait supporter ce gagne-pain des plus pénibles et l'engage à témoigner. Le rythme paisible des chansons de Bob Dylan se marie superbement avec un film qui reste constamment captivant."

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Ancien membre 18
Georges Blanc 15
Daniel Grivel 17
Geneviève Praplan 12
Antoine Rochat 15
Antoine Rochat 14
Serge Molla 17