Petite Dame du Capitole (La)

Affiche Petite Dame du Capitole (La)
Réalisé par Jacqueline Veuve
Pays de production
Genre Documentaire
Distributeur inconnu
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 517

Critique

Les Lausannois connaissent bien Lucienne Schnegg. Cela fait plus de cinquante ans que, chaque jour, chaque soir, elle ouvre et ferme les portes du cinéma Capitole, son cinéma. Elle y a passé la plus grande partie de ses 80 ans. Entrée comme secrétaire en 1949, elle a tout naturellement pris les commandes du navire après la mort de son patron. Aujourd'hui, elle ne cèderait sa place pour rien au monde, toujours vive, toujours souriante.

Jacqueline Veuve lui consacre un portrait attachant. La réalisatrice sait si bien montrer la fragilité de l'énergique petite dame, dans l'immensité de son domaine. Car, après la mutation qui a vu disparaître tant d'enseignes au profit des multiplexes, le Capitole reste le plus ancien et le plus grand cinéma de Lausanne. Il a certainement toujours été le plus beau pour Lucienne Schnegg qui a accepté d'ouvrir ses archives. Alors défilent les souvenirs, les photos, les périodes fastes. Après la guerre, le Capitole employait vingt-cinq personnes, dont six placeurs en livrée. Daniel Gélin, Roger Moore y sont venus. L'entrée du cinéma a souvent été noire de monde. Le film LE JOUR LE PLUS LONG a même fait déborder les files d'attente sur la chaussée.

Les temps ont beaucoup changé et, désormais, l'immense Capitole se remplit avec peine, il n'est plus rentable. Mais la propriétaire ne quitte ni son poste, ni son sourire. Jacqueline Veuve raconte cet étonnant destin en laissant toute la place à Lucienne Schnegg et ses amis qui parlent d'elle avec chaleur. Simple portrait d'une Lausannoise? Non, cela va plus loin. LA PETITE DAME DU CAPITOLE est aussi l'histoire d'une conviction, d'un courage, d'une résistance. Lucienne Schnegg a toujours cru en son cinéma. Elle l'a défendu sans compter et a réussi à se faire respecter. Les distributeurs continuent à lui offrir des copies dont les recettes ne sont pas négligeables. Le Capitole joue KING KONG ces jours-ci.

Geneviève Praplan