Arc (L')

Affiche Arc (L')
Réalisé par Kim Ki-duk
Pays de production Corée du Sud
Année 2004
Durée
Musique Kang Eun-il
Genre Drame
Distributeur filmcoopi
Acteurs Han Yeo-reum, Jeon Sung-hwan, Seo Ji-seok, Jeon Gook-hwan, Gook-hwan Jeon
Age légal 10 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 504
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après le lac et le temple de Printemps, été, automne, hiver... et printemps, après le monde secret des Locataires, voici l'univers et la solitude d'un bateau planté au milieu de la mer. Y vivent un vieil homme bourru et taciturne et une toute jeune fille. On dit d'elle qu'elle a été recueillie dix ans plus tôt par le propriétaire de ce vieux rafiot. Depuis ce jour-là, elle n'aurait plus remis les pieds sur terre. Lui, attend patiemment qu'elle ait 17 ans pour l'épouser. Farouchement jaloux il décoche facilement une flèche dès qu'il surprend un regard d'envie chez les pêcheurs qu'il prend à bord de son embarcation pour une journée. Avec l'arrivée d'un jeune étudiant, l'équilibre précaire sera rompu.

Avec L'Arc il est de nouveau question, comme dans les films précédents de Kim Kiduk, de deux personnages qui évoluent dans un monde à eux et qui semblent ne communiquer entre eux que par les regards.

Il faudrait aussi parler d'un autre personnage important du film, l'arc du vieil homme, tour à tour arme menaçante et merveilleux instrument de musique. Un arc qui reste au centre de tous les événements, en particulier lorsque le vieil homme, avec la complicité de la jeune fille, se met en devoir de prédire l'avenir à ceux qui le lui demandent.

Un érotisme latent, des sourires énigmatiques, une tension de plus en plus vive enveloppent ce huis clos en mer. Kim Ki-duk soigne la forme de son film, respectant l'unité de lieu, de temps et d'action. Ancien peintre, il sait faire flamboyer les couleurs des costumes et des décors.

L'Arc est une fable à la morale claire, un superbe poème en images, quasiment muet, souvent emporté par une belle et lancinante musique lorsque l'arc se transforme en instrument et la flèche en archet. Avec ce très beau film, Kim Ki-duk a touché la cible en plein centre.

Antoine Rochat


Décidément, le microcosme représenté par un bateau semble inspirer certains cinéastes: après Master and Commander, La Vie sur l'eau, voici L'Arc. On pourrait dire aussi L'Archet, puisqu'en anglais le mot a ces deux sens, et l'arc évoqué dans le film se mue parfois en instrument à une corde.

Perdu au large, un vieux rafiot se balance paisiblement. A bord, deux occupants: un pêcheur taciturne et une toute jeune fille qu'il aurait recueillie enfant. Le vieil homme compte les jours qui le séparent du moment où sa protégée aura atteint l'âge de se marier avec lui et, méticuleusement, prépare le trousseau, les vêtements et la cérémonie.

Parfois, le pêcheur prend un canot pour aller au ravitaillement, laissant la fille seule sur l'embarcation qu'elle n'a jamais quittée. Quelques sous sont gagnés grâce à des amateurs qui profitent du bateau pour lancer leurs lignes et pour se faire prédire l'avenir par la future épouse. La présence et la destinée de celle-ci, manifestement trop jeune à leurs yeux, les intrigue voire les choque. Des tentatives de rapt forcent le vieil homme à hâter la cérémonie.

Lent, esthétiquement très soigné, traversé par des moments poétiques, L'Arc requiert cependant la connaissance de clés et de codes (couleurs, formes, musique, etc.) inconnus aux non-spécialistes de la culture coréenne.

Daniel Grivel

Daniel Grivel

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 15
Daniel Grivel 15
Georges Blanc 17
Ancien membre 16
Anne-Béatrice Schwab 15