Just a Kiss

Affiche Just a Kiss
Réalisé par Ken Loach
Pays de production Belgique, Allemagne, Italie, Espagne, Grande-Bretagne
Année 2003
Durée
Musique George Fenton
Genre Drame, Romance
Distributeur Diaphana Films
Acteurs Atta Yaqub, Eva Birthistle, Shabana Bakhsh, Shamshad Akhtar, Ghizala Avan
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 486
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Depuis bientôt 40 ans, Ken Loach aligne des films remarquables, dont l'énumération des titres prendrait déjà une demi-page de cette revue. A chaque fois, il porte un regard empreint de tendresse sur des êtres cabossés par la vie. En sortant de la salle de projection, on se sent plus proche de son prochain...

Mieux que dans ses œuvres ""exotiques"", entendez par là des histoires qui se passent ailleurs que sur les îles britanniques, Ken Loach nous ramène à Glasgow et nous fait rencontrer la communauté pakistanaise, en l'occurrence une famille attachante, le père tenancier d'une petite épicerie prospère, les enfants - deux adultes, une adolescente - bien intégrés.

Le fils, Casim, est DJ et rêve d'ouvrir sa propre discothèque. Il est promis par ses parents à une cousine restée au pays, Jasmine, mais s'éprend d'une jeune enseignante irlandaise, Roisin. Le choc culturel est inévitable: d'un côté, l'attachement aux traditions familiales et islamiques, de l'autre le poids imposé du catholicisme.

Comme à son habitude, Ken Loach tisse son récit sans fioritures et sans fausses notes. Tout est impeccable; les acteurs sont dans la note, parfaits de naturel. Le réalisateur résume ainsi sa démarche: ""J'ai dû écouter, poser des tas de questions et trouver des points communs à ces témoignages. On découvre alors que les ressorts fondamentaux de la politique familiale ne changent guère - la différence tient au mode d'expression. Pour capter cela, il faut prêter une oreille attentive aux gens, leur demander sans relâche comment les choses doivent être dites. J'espère que les spectateurs seront concernés par le sort de nos personnages et qu'ils auront plaisir à y repenser.""

Avis aux amateurs de happy end, la fin du film ne laisse pas beaucoup d'espoir. Les différences culturelles et les racines familiales sont trop profondes pour permettre un consensus. C'est dur, certes, mais comme disait Lénine, ""les faits sont têtus"". Le Jury œcuménique du Festival de Berlin 2004 a salué cette authenticité par l'attribution de son prix."

Daniel Grivel