L'édito de Daniel Grivel - Vas-y Oscar!

Le 31 mars 2014

Cette année, la fameuse figurine en britannium plaqué or (valeur effective: 850 dollars) a fêté ses 85 ans révolus. La cérémonie du 2 mars dernier était en effet la 86e de l'histoire du cinéma hollywoodien (et, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, du cinéma en langue étrangère).

On se souvient peut-être encore que 12 ans esclave de Steve McQueen a été sacré meilleur film de l'année, que Alfonso Cuarón a été distingué comme le meilleur réalisateur avec Gravity, que les performances de Matthew McConaughey et Jared Leto dans Dallas Buyers Club ont été saluées comme celles du meilleur acteur et du meilleur second rôle, que La Reine des neiges a décroché l'Oscar du meilleur film d'animation. On peut en outre apprécier la reconnaissance des efforts humanitaires de l'actrice Angelina Jolie. Les goûts de votre équipe de Ciné-Feuilles rejoignent par ailleurs ceux des quelque 6'000 membres de l'Académie étasunienne des arts et sciences du cinéma - avec néanmoins un regret, celui du passage inaperçu de Nebraska.
Ce qui est intéressant pour nous autres ressortissants de l'Ancien Monde, c'est la liste des meilleurs films en langue étrangère. Remontons de dix ans dans l'histoire... 2004: Les invasions barbares, de Denys Arcand. 2005: Mar Adentro, d'Alejandro Amenábar. 2006: Mon nom est Tsotsi, de Gavin Hood. 2007: La vie des autres, de Florian Henckel von Donnersmarck. 2008: Les faussaires, de Stefan Ruzowitzky (non distribué en Suisse). 2009: Okuribito, de Yojiro Takita (non distribué en Suisse). 2010: Dans ses yeux, de José Camparella. 2011: Revenge, de Susanne Bier. 2012: Une séparation, d'Asghar Farhadi. 2013: Amour, de Michael Haneke. 2014: La grande bellezza, de Paolo Sorrentino (prix oecuménique de Cannes 2011 pour This must be the Place).
Au bout du compte, au-delà des considérations mercantiles (le cinéma est une machine à ramasser de l'argent - écoutons les jérémiades post-9 février... -), la qualité des créateurs finit en général par s'imposer, et c'est tant mieux.

Daniel Grivel